Au fil de l’Ourcq : de la Villette à Pantin
Du 19ᵉ arrondissement de Paris à Pantin
Comment une infrastructure de transport fluvial devient-elle un axe de ville ? Au fil du canal de l’Ourcq, du Parc de la Villette au Port de Pantin, vous découvrirez quelques témoins exemplaires de l’architecture moderne et contemporaine ainsi que de nouvelles formes de vie urbaine, préfigurant les enjeux du Grand Paris.
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Aperçu du parcours
Parc de la Villette et anciens abattoirs
Parc de la Villette et anciens abattoirs
Grande Halle du Parc de la Villette © Martin Argyroglo
La création du Parc de la Villette a redonné vie à un ancien site industriel en friche. Les abattoirs de la Villette, implantés en 1867, étaient desservis par le canal de l’Ourcq, des voies de chemin de fer et une route nationale, pour favoriser le transport des animaux et l’évacuation des résidus organiques.
L’architecture du parc a été confiée en 1983 à l’architecte Bernard Tschumi, à la suite d'un concours architectural international. Aujourd’hui, le Parc de la Villette propose un modèle nouveau d’espace urbain, lieu collectif d’échanges et de rencontre, ouvert (sans clôture) 24h sur 24, hiver comme été. C’est une vaste concentration d’activités diverses, culturelles, pédagogiques, sportives et de loisirs, située en lisière de la ville ; un lieu de rencontre, d’échanges et de métissage culturel.
Les Abattoirs de la Villette, entrée sud
Anciens abattoirs © Didier Laroche
Sur ordre de Napoléon III, le regroupement des abattoirs donne naissance à l’ouverture des abattoirs généraux de La Villette en 1867. La décision est prise de centraliser l’activité de l’abattage qui était éparpillée dans différents quartiers à la périphérie et qui généraient beaucoup de nuisances. L’emplacement choisi est une vaste plaine rurale à peine intégrée à la commune de Paris. Les abattoirs généraux et le marché sont confiés à l’architecte M. Janvier qui réalise ses plans d’après des croquis de Baltard, le modèle étant les Halles du centre de Paris. 
Très vite une gare de marchandise est accolée au marché aux bestiaux (gare de chemin de fer qui a aujourd’hui disparue). Le site était également desservi par le canal. L’endroit devient un des points névralgiques de l’économie parisienne. De nombreuses usines de traitements de déchets animaux s’implantent à l’extérieur des enceintes de Paris le long des axes routiers et le long du canal, notamment à Pantin.
Evolution urbaine, entre Paris et Pantin, de 1815 à 1936
Vers 1815 : le village de la Villette est impacté par le percement des canaux parisiens © Géoportail 93
Vers 1860 : les communes limitrophes à la capitale sont annexées, les habitants de la Villette deviennent parisiens. Zone de servitude militaire et enceinte fortifiée sont implantées sur Pantin © Géoportail 93
Vers 1887 : le site des abattoirs de la Villette, les infrastructures de transport et emprises ferroviaires favorisent les implantations de sites industriels et d'entreposage © Géoportail 93
Vers 1937 : l'industrialisation s'étend à la Plaine Saint-Denis, à Aubervilliers, Pantin, au Pré Saint-Gervais © Géoportail 93
Le Parc de la Villette
Le concours du Parc de la Villette est officiellement lancé le 8 avril 1982, précédé par la création de l’établissement public d’aménagement du Parc de la Villette, en vue de marquer la volonté de rééquilibrer Paris vers l'Est avec des équipements culturels de haut niveau. De la porte de la Villette au nord à la porte de Pantin au sud, la superficie de ce parc est 55 hectares soit une fois et demi le jardin des Tuileries.
La Grande Halle, 2022 © CAUE 93
L’acte premier est la conservation et la reconversion de deux bâtiments préexistants aux dimensions imposantes : l’ancienne halle aux bœufs transformée en salle de spectacle et d’exposition (la Grande Halle) et l’ancienne salle des ventes transformée en centre culturel contemporain dédié aux sciences (la Cité des sciences et de l’industrie).
La Grande Halle, 2022 © CAUE 93
La Grande Halle, construite en 1867 pour les bœufs par l’architecte Jules de Mérindol, longue de 241m, 85m de large sur 19m de haut, a été transformée en centre d’expositions et de manifestations culturelles par les architectes Bernard Reichen et Philippe Robert en 1985 dans le cadre du projet de parc. Une réouverture a eu lieu en 2007 après une rénovation qui a permis de faire du bâtiment un outil culturel performant.
Zénith, 2022 © CAUE 93
La création de ce parc a engendré une intense émulation architecturale dès 1986 avec l’installation du Zénith de Paris (salle de spectacle conçue par les architectes Chaix et Morel), puis entre 1990 et 1996, avec l’implantation du conservatoire national supérieur de musique et de danse de Paris et la Cité de la musique réalisés par l’architecte Christian de Portzamparc.
Conservatoire national supérieur de musique et de danse de Paris, 2022 © CAUE 93
Cité de la musique-Philharmonie de Paris, 2022 © CAUE 93
Philharmonie de Paris, 2022 © CAUE 93
En 2015, la conception et réalisation de la Philharmonie de Paris par les agences d’architecture Jean Nouvel et Brigitte Métra, et plus récemment, en 2019, avec la rénovation du Cabaret sauvage redessiné par l’architecte Boris Zeisser.
Cabaret Sauvage, 2022 © CAUE 93
Cité des sciences et de l’industrie de Paris © CAUE 93
La cité des sciences et de l’industrie, ouverte en 1986, conçue par l’architecte Alain Fainsilber, est un ensemble composé d’un parallélépipède de 250 de long, de 150m de large et de 50m de haut – édifié sur les fondations et projet inachevé de la salle des ventes, et d’une sphère de 36m de diamètre (unique au monde). Trois serres encadrent la géode posée sur un plan d’eau. Cette composition monumentale s’inscrit dans le parc paysagé en associant l’eau qui fait miroiter les façades transparentes et les facettes scintillantes.
Plan de situation, borne d’information du Parc de la Villette, 2022 © CAUE93
Le parc conçu par l’architecte Bernard Tschumi est formé par la rencontre de 3 systèmes : les points – petits bâtiments appelés « folies » abritant les activités et réparties sur une trame géométrique de 120 m ; les lignes droites ou courbes indiquant les circulations ; et les surfaces – grands espaces bordés d’arbres pour le sport, les jeux, les spectacles de plein air.
Folie P6, 2022 © CAUE 93
Les 26 points ou 26 folies sont toutes conçues sur le principe de déclinaison d’un cube rouge de 10,8 mètres de côté. Elles sont plus ou moins ajourées, et laissent apparaître une structure de 27 cubes plus petits, de 3,6 mètres de côté. Certaines ont une fonction (restaurant, café, poste de secours…), d’autres pas. Elles sont toutes numérotées, leur nom évoque une gigantesque bataille navale (P7, N5, …).
Parc de la Villette et anciens abattoirs
Parc de la Villette et anciens abattoirs
Grande Halle du Parc de la Villette © Martin Argyroglo
La création du Parc de la Villette a redonné vie à un ancien site industriel en friche. Les abattoirs de la Villette, implantés en 1867, étaient desservis par le canal de l’Ourcq, des voies de chemin de fer et une route nationale, pour favoriser le transport des animaux et l’évacuation des résidus organiques.
L’architecture du parc a été confiée en 1983 à l’architecte Bernard Tschumi, à la suite d'un concours architectural international. Aujourd’hui, le Parc de la Villette propose un modèle nouveau d’espace urbain, lieu collectif d’échanges et de rencontre, ouvert (sans clôture) 24h sur 24, hiver comme été. C’est une vaste concentration d’activités diverses, culturelles, pédagogiques, sportives et de loisirs, située en lisière de la ville ; un lieu de rencontre, d’échanges et de métissage culturel.
Les Abattoirs de la Villette, entrée sud
Anciens abattoirs © Didier Laroche
Sur ordre de Napoléon III, le regroupement des abattoirs donne naissance à l’ouverture des abattoirs généraux de La Villette en 1867. La décision est prise de centraliser l’activité de l’abattage qui était éparpillée dans différents quartiers à la périphérie et qui généraient beaucoup de nuisances. L’emplacement choisi est une vaste plaine rurale à peine intégrée à la commune de Paris. Les abattoirs généraux et le marché sont confiés à l’architecte M. Janvier qui réalise ses plans d’après des croquis de Baltard, le modèle étant les Halles du centre de Paris. 
Très vite une gare de marchandise est accolée au marché aux bestiaux (gare de chemin de fer qui a aujourd’hui disparue). Le site était également desservi par le canal. L’endroit devient un des points névralgiques de l’économie parisienne. De nombreuses usines de traitements de déchets animaux s’implantent à l’extérieur des enceintes de Paris le long des axes routiers et le long du canal, notamment à Pantin.
Evolution urbaine, entre Paris et Pantin, de 1815 à 1936
Vers 1815 : le village de la Villette est impacté par le percement des canaux parisiens © Géoportail 93
Vers 1860 : les communes limitrophes à la capitale sont annexées, les habitants de la Villette deviennent parisiens. Zone de servitude militaire et enceinte fortifiée sont implantées sur Pantin © Géoportail 93
Vers 1887 : le site des abattoirs de la Villette, les infrastructures de transport et emprises ferroviaires favorisent les implantations de sites industriels et d'entreposage © Géoportail 93
Vers 1937 : l'industrialisation s'étend à la Plaine Saint-Denis, à Aubervilliers, Pantin, au Pré Saint-Gervais © Géoportail 93
Le Parc de la Villette
Le concours du Parc de la Villette est officiellement lancé le 8 avril 1982, précédé par la création de l’établissement public d’aménagement du Parc de la Villette, en vue de marquer la volonté de rééquilibrer Paris vers l'Est avec des équipements culturels de haut niveau. De la porte de la Villette au nord à la porte de Pantin au sud, la superficie de ce parc est 55 hectares soit une fois et demi le jardin des Tuileries.
La Grande Halle, 2022 © CAUE 93
L’acte premier est la conservation et la reconversion de deux bâtiments préexistants aux dimensions imposantes : l’ancienne halle aux bœufs transformée en salle de spectacle et d’exposition (la Grande Halle) et l’ancienne salle des ventes transformée en centre culturel contemporain dédié aux sciences (la Cité des sciences et de l’industrie).
La Grande Halle, 2022 © CAUE 93
La Grande Halle, construite en 1867 pour les bœufs par l’architecte Jules de Mérindol, longue de 241m, 85m de large sur 19m de haut, a été transformée en centre d’expositions et de manifestations culturelles par les architectes Bernard Reichen et Philippe Robert en 1985 dans le cadre du projet de parc. Une réouverture a eu lieu en 2007 après une rénovation qui a permis de faire du bâtiment un outil culturel performant.
Zénith, 2022 © CAUE 93
La création de ce parc a engendré une intense émulation architecturale dès 1986 avec l’installation du Zénith de Paris (salle de spectacle conçue par les architectes Chaix et Morel), puis entre 1990 et 1996, avec l’implantation du conservatoire national supérieur de musique et de danse de Paris et la Cité de la musique réalisés par l’architecte Christian de Portzamparc.
Conservatoire national supérieur de musique et de danse de Paris, 2022 © CAUE 93
Cité de la musique-Philharmonie de Paris, 2022 © CAUE 93
Philharmonie de Paris, 2022 © CAUE 93
En 2015, la conception et réalisation de la Philharmonie de Paris par les agences d’architecture Jean Nouvel et Brigitte Métra, et plus récemment, en 2019, avec la rénovation du Cabaret sauvage redessiné par l’architecte Boris Zeisser.
Cabaret Sauvage, 2022 © CAUE 93
Cité des sciences et de l’industrie de Paris © CAUE 93
La cité des sciences et de l’industrie, ouverte en 1986, conçue par l’architecte Alain Fainsilber, est un ensemble composé d’un parallélépipède de 250 de long, de 150m de large et de 50m de haut – édifié sur les fondations et projet inachevé de la salle des ventes, et d’une sphère de 36m de diamètre (unique au monde). Trois serres encadrent la géode posée sur un plan d’eau. Cette composition monumentale s’inscrit dans le parc paysagé en associant l’eau qui fait miroiter les façades transparentes et les facettes scintillantes.
Plan de situation, borne d’information du Parc de la Villette, 2022 © CAUE93
Le parc conçu par l’architecte Bernard Tschumi est formé par la rencontre de 3 systèmes : les points – petits bâtiments appelés « folies » abritant les activités et réparties sur une trame géométrique de 120 m ; les lignes droites ou courbes indiquant les circulations ; et les surfaces – grands espaces bordés d’arbres pour le sport, les jeux, les spectacles de plein air.
Folie P6, 2022 © CAUE 93
Les 26 points ou 26 folies sont toutes conçues sur le principe de déclinaison d’un cube rouge de 10,8 mètres de côté. Elles sont plus ou moins ajourées, et laissent apparaître une structure de 27 cubes plus petits, de 3,6 mètres de côté. Certaines ont une fonction (restaurant, café, poste de secours…), d’autres pas. Elles sont toutes numérotées, leur nom évoque une gigantesque bataille navale (P7, N5, …).
Le canal de l’Ourcq
Avant d’être un canal, l’Ourcq est une petite rivière qui prend sa source à Fère-en-Tardenois dans le département de l’Aisne.
Vue du canal depuis la Place du rond point © Martin Argyroglo
Le percement du canal de l’Ourcq a été réalisé, entre 1805 et 1822, par grandes tranchées, de l’aval à l’amont, jusqu’au raccordement à cette petite rivière. Le canal de l’Ourcq mesure 97 kilomètres et fait partie du réseau des canaux appartenant à la ville de Paris depuis 1876, aux côtés du canal Saint-Martin et du canal Saint-Denis.
Réseau simple fluvial © Ville de Paris - Service des canaux
Il est également alimenté par deux usines de pompage situées à Tribaldour et à Villiers-les-Rigault qui font remonter l’eau de la Marne dans le canal, pour un débit constant de l’eau en pente douce depuis sa source jusqu’au centre de Paris. Le carrefour des canaux permet de rejoindre la Seine par le canal Saint-Denis et d’économiser 32 km de voie fluviale en direction du port du Havre.
Le canal de l’Ourcq contribue aujourd’hui encore à desservir en eau la commune de Paris pour le lavage des voies et l’arrosage des jardins. Au-delà du périphérique et notamment en Seine-Saint-Denis, la morphologie du canal de l’Ourcq a évolué en fonction des besoins liés aux activités industrielles qui se sont développées à proximité immédiate. Le grand gabarit du canal de l’Ourcq s’étend de Pantin à Pavillons sous-bois.
Son avenir s’inscrit dans celui d’un vaste projet de territoire « La Plaine de l’Ourcq » appartenant à Est Ensemble Grand Paris et qui s’étend sur 200 hectares de part et d’autre du canal, de Pantin à Bondy.
Le canal de l’ourcq © Martin Argyroglo
En longeant le quai de la rive gauche du canal, on franchit aisément la limite communale entre Paris et Pantin par ce passage situé sous les tabliers des ponts du boulevard des maréchaux et du périphérique. Cette rocade longue de 35 km entend le flux continu des voitures édifiée sur la Zone issue de l’enceinte de Thiers constitue une coupure importante entre Paris et sa première couronne. De part et d’autre du tronçon en viaduc, les réaménagements des berges du canal assurent les liaisons pédestres et cyclables contribuant à effacer cette coupure.
« De passage » © CAUE 93
« De passage » est une installation lumière - œuvre artistique lauréate du Budget participatif 2014 de la Ville de Paris – réalisée par les Arts Codés et Malte Martin (agrafmobile) qui s’illumine en fonction du passage des piétons, cyclistes ou péniches. En l’absence de mouvement, l’œuvre impulse ses propres mouvements qui se reflètent à la surface de l’eau.
En écoute
Pour en savoir plus sur son histoire, ses fonctions et usages, écouter les propos enregistrés d'Etienne Mazeaud, du service des canaux de la Ville de Paris. Un podcast inédit réalisé par Fanny Rahmouni pour #Archipel francilien © Les CAUE d'Île-de-France
Le site des Grands Moulins
Cette minoterie aux allures de château a servi à alimenter les boulangeries parisiennes en farine.
Vue d’ensemble des Grands Moulins de Pantin © Martin Argyroglo
Les grands Moulins, vue aérienne, 1953
Vue aérienne de Pantin, 1953 © Archives départementales de la Seine-Saint-Denis
Cette minoterie aux allures de château a servi à alimenter les boulangeries parisiennes en farine. Sa position géographique exceptionnelle entre canal et voies de chemin de fer a garanti la pérennité de son activité jusqu’en 2001. Après sa fermeture définitive, le site des moulins a été vendu et transformé en immeubles de bureaux.
Le canal de l’Ourcq et les Moulins, 1905-1945
© Archives départementales de la Seine-Saint-Denis
Cette structure de béton dans laquelle s’intègre un remplissage en briques blondes a été construite en 1923 par l’architecte strasbourgeois Eugène Haug. La tour-château d’eau culminant à 47m prend la forme d’un beffroi orné d’une horloge. Les bâtiments accueillaient une centrale électrique, des silos à blé, un moulin, des magasins à farine et une école de boulangerie.
Ce site réhabilité par les agences Reichen et Robert et Jean-François Authier associées pour le compte du groupe BNP Paribas garde sa haute silhouette. Les trois tours et les grandes toitures à pans brisés ont été conservées.
Construction d’origine : 1923, Eugène Haug, architecte Reconversion : 2009 Architectes : Reichen et Robert Associés, Jean-François Authier – Maître d’ouvrage : BNP Paribas Securities Services Programme : 50000m2 de bureaux dans 3 immeubles neufs et 2 immeubles conservés
Le quartier des Grands Moulins
© CAUE 93
La transformation des Grands Moulins en pôle tertiaire a contribué à impulser la mutation de ce secteur en un quartier urbain mixte, l’enjeu d’autant plus prégnant avec l’arrivée du tramway des Maréchaux. En 2016, la livraison de l’extension du site BNP Paribas dans les Grands Moulins et l’arrivée de 800 salariés a contribué à accélérer les projets de logements.
En écoute
Pour en savoir plus sur l’histoire et la reconversion de ce site industriel, écouter les propos enregistrés d'Antoine Furio, chargé d’inventaire, service du patrimoine culturel du Conseil départemental de Seine-Saint-Denis.
Un podcast inédit réalisé par Fanny Rahmouni pour #Archipel francilien © Les CAUE d'Île-de-France
Le centre national de la danse
Initialement, ce centre culturel était un centre administratif, conçu par l’architecte Jacques Kalisz, en 1972.
Le Centre national de la danse © Martin Argyroglo
Le Centre national de la danse est un monolithe en béton armé brut de décoffrage et de verre d’une modernité radicale réalisé au début des années 1970 qui continue d’étonner, grâce à un travail précautionneux de réhabilitation et de réaffectation par les architectes Antoinette Robain et Claire Guieysse. Son style architectural dit néobrutaliste est proche du vocabulaire de Le Corbusier et de Louis Kahn.
Intérieur © Évelyne Lohr / Département de la Seine-Saint-Denis
Intérieur © Évelyne Lohr / Département de la Seine-Saint-Denis
Intérieur © Évelyne Lohr / Département de la Seine-Saint-Denis
L'ancien centre administratif © Véra Cardot
Hôtel de ville de Pantin
Implanté au carrefour de deux grands axes intercommunaux, au niveau du franchissement du canal en pleine zone industrielle, cet édifice public est destiné à être vu de tout côté.
Hôtel de ville de Pantin © CAUE 93
Son architecture néo-renaissance est volontairement ostentatoire et expressive : pierres de taille à bossage, toit à haute comble surmonté d’un campanile qui souligne l’axe de symétrie, balcon tribune au centre de la façade soutenu par des consoles à têtes de lion, pilastres ornés de l’emblème de la république, blason de la ville qui couronne l’ensemble.
Pantin - La place de l'hôtel de ville. 1905-1910 © Archives départementales de la Seine-Saint-Denis. DR Editions Malcuit
Son architecture néo-renaissance est volontairement ostentatoire et expressive : pierres de taille à bossage, toit à haute comble surmonté d’un campanile qui souligne l’axe de symétrie, balcon tribune au centre de la façade soutenu par des consoles à têtes de lion, pilastres ornés de l’emblème de la république, blason de la ville qui couronne l’ensemble.
Pantin - Images de France - Le square - L'école maternelle - L'hôtel de ville - Le canal - La gare. 1935-1960 © Archives départementales de la Seine-Saint-Denis. DR Editions Raymond
Cet hôtel de ville conçu par les architectes Raulet et Guélorget en 1885 est un symbole de l’affirmation de l’autorité communale au temps de la Troisième République et le foyer du nouveau centre urbain reliant l’ancien centre à une zone industrielle plus récente. Il inaugure une série de constructions municipales : groupe scolaire, piscine, stade, usine des eaux, centre administratif.
Carte postale, vue panoramique prise de la mairie, 1905-1908 © Archives départementales de la Seine-Saint-Denis. DR Editions Germain Fils
Évolution comparée de la ville de Pantin, (Ville de Pantin. Ses parcs son stade en 1936, recueil de planches aquarellées) © Archives départementales de la Seine-Saint-Denis. DR Editions Germain Fils
La piscine Alice Milliat et Conservatoire à Rayonnement Départemental
Piscine municipale et usine des eaux
Vue d’ensemble sur la piscine municipale et le Conservatoire à Rayonnement Départemental © TNA architectes/ Atelier novembre, photographe Paul Kozlowski
La piscine municipale de 1937 a fait peau neuve en 2022, après deux ans de travaux de restauration et d’extension. Programmé par Est Ensemble, son voisin le nouveau Conservatoire à Rayonnement Départemental devait s’articuler à sa restauration. Cette union s’est accompagnée de la création d’une zone d’accueil commune, d’un entre-deux végétalisé, ainsi que de l’adjonction discrète d’un nouveau bassin de natation de 25m positionné sous l’emprise de l’auditorium du conservatoire.
Piscine municipale, 2022 © Paul Kozlowski / TNA architectes
C’est également en 2022 que cette piscine, dénommée piscine Leclerc en référence à l’avenue le long de laquelle elle est implantée, a été rebaptisée Alice Milliat du nom de la nageuse, hockeyeuse et rameuse qui fut également cofondatrice et présidente de la Fédération des sociétés féminines sportives de France.
Façade principale avant sa restauration, 2016 © Jérémy Cuenin / Département de la Seine-Saint-Denis
Le projet de cette piscine est lié à la construction voisine en 1935 d'une usine de traitement des eaux dont l’un des puits artésiens alimentera son bassin de natation en eaux chaudes. Charles Auray, architecte et Jean Molinié, ingénieur sont les auteurs de cet ensemble dont la piscine, inscrite depuis 1997, au titre des monuments historiques, est le bâtiment phare.
Façade latérale avant sa restauration, 2016 © Jérémy Cuenin / Département de la Seine-Saint-Denis
Le jeu exclusif des volumes, fenêtres horizontales en ruban, toits plats, le soin extrême apporté aux détails et la décoration reléguée aux espaces intérieurs lui confèrent un style très dépouillé typique des années 1930. Ses façades épurées, revêtues de briques rouges, et les larges baies en lignes parallèles, encadrées de grès émaillé noir affichent très clairement leur modernité architecturale.
Pavillon central de l’usine des eaux de Pantin © CAUE 93
Bâtie en 1936, la station de pompage et de production d’eau souterraine de Pantin est implantée à proximité immédiate de la piscine mais très en retrait, à l’arrière des bassins de stockage. Seul le pavillon le plus important subsiste, inscrit depuis 1997 au titre des monuments historiques. Après une mise en sommeil, cette usine produit à nouveau de l’eau potable, destinée à servir en cas d’ ultime secours.
Vue d‘ensemble sur le bassin avant sa restauration, 2016 © Jérémy Cuenin / Département de la Seine-Saint-Denis
L’organisation intérieure est identique et conforme aux piscines Pontoise et Molitor à Paris : à l’intérieur, une grande nef accueille le bassin de natation de 33 mètres, éclairé par une verrière et entouré de deux niveaux de coursives rythmées par les portes des cabines.
Les cabines avant restauration, 2016 © Jérémy Cuenin / Département de la Seine-Saint-Denis
Vue d‘ensemble sur le bassin après restauration, 2022 © Paul Kozlowski / TNA architectes
Suite à deux ans de travaux de restauration, la piscine historique maintient l’aspect des cabines de change positionnées tout autour de l’atrium, dont le premier étage continue d’être utilisé par les visiteurs. À l’intérieur, les aciers et les bétons ont été repris pour une remise en usage pour 50 ans.
Façade principale après restauration, 2024 © CAUE 93
Le squelette du bâtiment est en béton armé et la brique est en revêtement. L’eau s’étant infiltré dans le bâtiment, la façade en brique côté avenue a été entièrement démontée et reprise ; la difficulté étant de faire des reprises qui ne se voient pas.
Nouveau bassin de 25m © TNA architectes/ Atelier novembre, photographe Paul Kozlowski
Pour répondre aux besoins de création d’un nouveau bassin, sans créer des adjonctions disgracieuses sur le monument historique, le parti a été pris de positionner le bassin neuf sous le conservatoire, et de relier les deux bâtiments par une fine galerie de liaison. Entre les deux bâtiments, et donc entre les deux halles de bassins, se développe un jardin d’agrément ouvert au public de la piscine.
Jardin d’agrément © TNA architectes/ Atelier novembre, photographe Paul Kozlowski
Le Conservatoire
Le CRD Jacques Higelin © Takuji Shimmura
Le conservatoire, pour sa part, exprime une architecture contemporaine dans une forme de mimétisme inversé, qui propose une brique blanche en contrepoint de la brique rouge de la piscine historique. Et, pour en préserver le volume, les architectes ont décidé d’ériger le nouveau bâtiment sur la partie opposée de la parcelle avec une entrée à l’angle et un entre-deux végétalisé.
La Cité régionale de l'environnement
Cet immeuble de bureaux constitue le premier bâtiment français en autoconsommation, livré en 2014 et conçu par l'agence Fassio Viaud France. pour accueillir sept organismes environnementaux associés au Conseil régional d’Île-de-France.
Cité régionale de l’environnement © Martin Argyroglo
Le bâtiment fluide se glisse dans cet environnement chaotique avec élégance en y apportant de la sérénité, par l’usage d’un revêtement unitaire en Corian, choisi pour ses facilités d’entretien et sa pérennité. Des capteurs photovoltaïques en toiture fournissent une énergie directement utilisée dans le bâtiment.
Programme : Immeuble de bureau à énergie positive. Prix Ademe 2013. Médaille d’or bilan carbone 2013. HQE – Très performant, passeport exceptionnel. BREEAM – Very good Concepteurs : Fassio Viaud architectes – Maître d’ouvrage : PRD Office / SEMIP Livraison : 2014
185 logements neufs
Logements neufs « Grands vitrages et peaux de briques »
Cette opération mixte de logements et de locaux d’activités privilégie une connexion visuelle forte avec le canal.
185 logements de l’Agence Chartier-Dalix © Martin Argyroglo
« La façade sur le canal de l’Ourcq est une vitrine emblématique de la ville. Cette situation exceptionnelle profite à la fois au paysage et aux logements très largement vitrés. L’ensemble des constructions disposées en pourtour de l’îlot présentent un aspect en cohérence avec l’esprit des immeubles industriels du début du XXème siècle : les grands vitrages continus, la peau de briques, les retraits en étage et les pans coupés des angles s’inscrivent dans une histoire familière ». « L’importance de l’emprise foncière de cette opération invite à ouvrir le coeur d’îlot sur la rue pour créer des échappées visuelles et des percées : une connexion visuelle forte entre les espaces verts intérieurs et la rue a été privilégiée. Dans cette profondeur, des maisons en bande redonnent une échelle domestique à l’ensemble ». Chartier Dalix Architectes
Manufacture de meubles
Jacquin est l’architecte désigné par Monsieur Louis en 1907 pour réaliser cet ensemble industriel de fabrication de meubles en bois blanc.
Manufacture Louis © Martin Argyroglo
© CAUE 93 - Département de la Seine-Saint-Denis
Les lettres de l’enseigne (conservée) au fronton de l’usine sont en céramique. La bonne conservation du site et la qualité des décors architecturaux ont été deux éléments décisifs dans sa reconversion.
La Fabrique Louis Meubles © Antoine Furio / Département de la Seine-Saint-Denis
L’ensemble, composé de plusieurs ateliers et d’un pavillon de logements, s’articule autour d’une cour. Cette organisation permettait d’assurer les efforts logistiques entre voie d’eau et route. L’architecte se tourne vers l’usage de la brique, décor économique, et l’emploi de la meulière qui assure aux bâtiments industriels solidité et respectabilité en s’intégrant parfaitement bien dans le vernaculaire.
Plan de la manufacture Louis © CAUE 93 - Département de la Seine-Saint-Denis
Le bois était acheminé par le canal de l’Ourcq puis transformé en meubles stockés ensuite dans le dépôt avant d’être livrés par camions.
© CAUE 93 - Département de la Seine-Saint-Denis
Programme : Réhabilitation et reconversion d’un site industriel en logements ; construction de logements et création de 2000 m2 d’espaces verts publics. Au total 241 logements dont 107 logements locatifs sociaux et 134 en accession à la propriété. Concepteurs : Lelieur Alain - Maître d’ouvrage : Icade Livraison : 2010
Usine Pouchard
Établissements Pouchard
Ces grandes halles métalliques et de briques couvrant 3 000 m2 de superficie, abritaient bancs d’étirage, lieux de stockage et de ponts-roulants.
Usine Pouchard © Martin Argyroglo
Ces grandes halles métalliques et de briques couvrant 3 000 m2 de superficie, sont actuellement en site libre. L’activité a été délocalisée à Mitry-Mory en 2017 et ces halles sont reprises par Alios Développement qui projette d’y créer un ensemble immobilier nommé les Grandes Serres, mixant pépinière d’entreprises et ateliers d’artistes.
Usines Pouchard © Archives départementales de la Seine-Saint-Denis
Les établissements Pouchard s’implantent en 1950 sur une grande parcelle entre le canal et les voies ferrées. L’usine transforme des tubes en acier pour les fabricants d’automobile, de chaudière et de matériels ferroviaires. Le canal n’est pas utilisé sur ce site, qui est raccordé aux voies ferrées et au transport par camions.
Halle Pouchard, 2020 © CAUE 93
Les Grandes Serres et les anciennes Usines Pouchard Construction d’origine : 1950 Reconversion : 2021 Architectes : François Leclercq associés (étude de définition) et Emmanuel Combarel et Dominique Marrec (EDCM) – Maître d’ouvrage : Alios Développement
Les magasins généraux
La reconversion lourde de ces entrepôts est le bâtiment phare de la ZAC du Port, l’un des nouveaux quartiers de Pantin.
Anciens entrepôts CCIP © Martin Argyroglo
Cet ensemble patrimonial a connu une profonde métamorphose, conçue et orchestrée par l'agence Frédéric Jung architectes. Le socle de l’édifice est ouvert sur ses quatre faces et cerné par un vaste espace public piétonnier.
Construction d’origine : 1929 Constructeur : Louis Souquet Reconversion : 2021 Frédéric Jung architectes
Pantin le port 1930-1935 @ Archives départementales de la Seine-Saint-Denis. DR Editions J. Godneff
Carte postale – Pantin, le port, avant 1945 © Archives départementales de la Seine-Saint-Denis DR. Editions J. Godneff
Reliés aux Grands Moulins par la voie fluviale, ces bâtiments sont emblématiques de l'histoire de l'approvisionnement de Paris. En 1929, la Chambre de Commerce et d’Industrie de Paris fait édifier sur le terre-plein sud du port de Pantin ces deux entrepôts en béton armé pour le stockage des grains et farines.
Vue aérienne, 1971, Port de Pantin © Archives départementales
En écoute
Pour en savoir plus sur son histoire, ses fonctions et usages, écouter les propos enregistrés de Frédéric Jung Architectes. Un podcast inédit réalisé par Fanny Rahmouni pour #Archipel francilien © Les CAUE d'Île-de-France
ZAC du Port
La ZAC du Port de Pantin © Archives départementales de la Seine-Saint-Denis
La Ville de Pantin poursuit sa politique de transformation et de densification autour du canal de l’Ourcq. Ce nouveau quartier mixte (logement, services, commerces, équipements et activités industrielles) s’inscrit dans la dynamique globale de mutation de la Plaine de l’Ourcq. La reconversion lourde des anciens entrepôts généraux de la chambre de commerce et d’industrie de Paris par l’agence Frédéric Jung pour y installer en 2016 l’agence de communications BETC, puis des restaurants et le CNEAI (Centre National d’Art contemporain) en constitue la vitrine. Le quartier se développe suivant une forte bipolarité autour du bassin portuaire : sur la rive nord l’implantation de l’entreprise Elis, l’installation de Chanel, le projet de port nautique...
En écoute
En marchant le long du canal de l'Ourcq, écouter l'interview d’un mystérieux pêcheur à l'aimant. Un podcast inédit réalisé par Fanny Rahmouni pour #Archipel francilien © Les CAUE d'Île-de-France
Activités annexes
Accéder au au parcours
Tramway
Ligne T3b Arrêt Porte de Pantin
Métro
Ligne 5 Arrêt Porte de Pantin