DétourLes CAUE  d'Île-de-France
Détour
Distance : 
5,9km
Temps : 
3h

La Seine à Nanterre : Le fleuve entre industrie et paysage

Nanterre

Paysage
Paysage

Se déployant sur plus de 770 km, la Seine imprègne l’identité des lieux qu’elle traverse donnant à voir des paysages contrastés, façonnés par les différents usages du fleuve. Industries, habitations et loisirs jalonnent ses berges, révélant parfois des territoires insoupçonnés où la nature conserve ses droits.

Du pont de Chatou (Rueil-Malmaison) au pont de Bezons (Colombes), le parcours emprunte la voie de l’ancien chemin de halage. Longeant la Seine à Nanterre, il suit l’actuelle promenade bleue restaurée et aménagée à l’initiative du Conseil départemental des Hauts-de-Seine. C’est à la découverte de cette Seine industrielle et paysagère que vous convie ce guide.

Crédits

Conception itinéraire : Conseil d’architecture, d’urbanisme et de l’environnement des Hauts-de-Seine (CAUE92) Rédaction : Yasmine Tandjaoui et Laure Waast, architectes - CAUE92 Relectures et révisions : Laure Waast et Yasmine Tandjaoui, architectes - CAUE92 Photographies: Martin Argyroglo Conception sonore: Fanny Rahmouni Partenaires et remerciements : Jeannine Cornaille et Alain Bocquet, Société d'Histoire de Nanterre. Pierre De Dain, Teurnier Frères. Julien Desnos et Rodolphe Kaudran, Association des pêcheurs des Hauts-de-Seine et Paris Ouest. Mathieu Rivallin, Médiathèque de l'architecture et du patrimoine. Laurent Gossent, photographe indépendant.

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Mode de mobilité
À vélo
À pied
Type de parcours
Promenade

Aperçu du parcours

Étape 1

Île des Impressionnistes

mediaÎle des Impressionnistes. CAUE-IDF, Archipel francilien, 2020 © Martin Argyroglo.

L’inauguration en 1837 de la ligne ferroviaire Paris-Le Pecq puis Saint-Germain-en-Laye, à 18 km à l’ouest de la capitale, ouvre la voie aux Parisiens en quête de villégiature. À la promenade en barque sur la Seine s’associe la culture populaire des guinguettes. La célèbre maison Fournaise s’installe sur l’île des Impressionnistes en 1857. Surnommée « le phalanstère des canotiers » par Maupassant, elle est fréquentée par amateurs de canotage et artistes, notamment les peintres impressionnistes. Caillebotte, Sisley, Monet, Degas ou Morisot s’y croisent. Renoir y réalise l’une de ses œuvres majeures, Le déjeuner des canotiers (1880-1881). Désormais propriété de la ville de Chatou, elle conserve sa fonction originelle, en plus d’un musée. Elle est inscrite à l’inventaire supplémentaire des Monuments Historiques depuis 1982.

Villégiature sur les bords de Seine à Nanterre

mediaPasseur de l’île Fleurie. Carte postale, 1900 © Archives départementales des Hauts-de-Seine.

À la fin du XIXᵉ siècle, les guinguettes constituent un référent culturel et identitaire fortement ancré dans les pratiques collectives. En aval de l’île des Impressionnistes et de sa maison Fournaise, s’installe un établissement sous l’enseigne « À l’île Fleurie ». Tout aussi convoité des parisiens, l’accès depuis Nanterre se fait en barque par le biais d’un passeur. mediaVoiles et canotage sur la Seine à Nanterre. Carte postale,1900 © Archives départementales des Hauts-de-Seine. mediaMont-Valérien depuis l’Île Fleurie. Carte postale, 1900 © Archives départementales des Hauts-de-Seine. mediaEmbarcadère de l’Île Fleurie. Carte postale, 1900 © Archives départementales des Hauts-de-Seine. mediaBerges de Seine à Nanterre. Carte postale, 1900 © Archives départementales des Hauts-de-Seine.

Étape 1

Île des Impressionnistes

mediaÎle des Impressionnistes. CAUE-IDF, Archipel francilien, 2020 © Martin Argyroglo.

L’inauguration en 1837 de la ligne ferroviaire Paris-Le Pecq puis Saint-Germain-en-Laye, à 18 km à l’ouest de la capitale, ouvre la voie aux Parisiens en quête de villégiature. À la promenade en barque sur la Seine s’associe la culture populaire des guinguettes. La célèbre maison Fournaise s’installe sur l’île des Impressionnistes en 1857. Surnommée « le phalanstère des canotiers » par Maupassant, elle est fréquentée par amateurs de canotage et artistes, notamment les peintres impressionnistes. Caillebotte, Sisley, Monet, Degas ou Morisot s’y croisent. Renoir y réalise l’une de ses œuvres majeures, Le déjeuner des canotiers (1880-1881). Désormais propriété de la ville de Chatou, elle conserve sa fonction originelle, en plus d’un musée. Elle est inscrite à l’inventaire supplémentaire des Monuments Historiques depuis 1982.

Villégiature sur les bords de Seine à Nanterre

mediaPasseur de l’île Fleurie. Carte postale, 1900 © Archives départementales des Hauts-de-Seine.

À la fin du XIXᵉ siècle, les guinguettes constituent un référent culturel et identitaire fortement ancré dans les pratiques collectives. En aval de l’île des Impressionnistes et de sa maison Fournaise, s’installe un établissement sous l’enseigne « À l’île Fleurie ». Tout aussi convoité des parisiens, l’accès depuis Nanterre se fait en barque par le biais d’un passeur. mediaVoiles et canotage sur la Seine à Nanterre. Carte postale,1900 © Archives départementales des Hauts-de-Seine. mediaMont-Valérien depuis l’Île Fleurie. Carte postale, 1900 © Archives départementales des Hauts-de-Seine. mediaEmbarcadère de l’Île Fleurie. Carte postale, 1900 © Archives départementales des Hauts-de-Seine. mediaBerges de Seine à Nanterre. Carte postale, 1900 © Archives départementales des Hauts-de-Seine.

Étape 2

Île de Chatou

mediaÎle de Chatou. CAUE-IDF, Archipel francilien, 2020 © Martin Argyroglo.

De Bougival à Bezons, l’île suivie par notre parcours s’étend sur plus de 8 km. Elle résulte de la réunification de plusieurs îlots identifiables encore aujourd’hui par leurs dénominations respectives : îles de la Chaussée, de la Grenouillère, des Impressionnistes ou de Chatou, île Fleurie et île Saint-Martin. Elles ont été unifiées pour les besoins de la Machine de Marly (1684), alimentant en eau les jardins du château de Versailles. La Seine est domptée afin de fournir une vitesse de débit suffisante au bon fonctionnement du dispositif. Au nord de l’île, le pertuis de la Morue est réaménagé, produisant un dénivelé dangereux pour la navigation. Celle-ci est améliorée par la création de retenues d’eau avec la construction d’un barrage à aiguilles en 1839, remplacé par le barrage et l’écluse de Chatou en 1932. Depuis 1945, un centre de recherche EDF a investi la portion de l’île visible au niveau du parc des Impressionnistes.

Étape 3

Centrales à béton

mediaCentrales à béton. CAUE-IDF, Archipel francilien, 2020 © Martin Argyroglo.

Le secteur de la construction est le premier utilisateur de transport fluvial des marchandises. La voie d’eau a l’avantage de faciliter l’accès aux villes et de massifier, au moyen de barges, de grandes quantités de matériaux. Les produits de carrière acheminés (sables, graviers, roches) alimentent les centrales à béton implantées le long du fleuve, portées par les grandes opérations d’ingénierie urbaine à l’échelle métropolitaine (Grand Paris, Jeux Olympiques 2024). On compte à Nanterre trois centrales permanentes : Eqiom, Lafarge et Cemex, l’un des leaders mondiaux du béton prêt emploi, tandis qu’une centrale éphémère, mise en service par Vinci Construction, alimente exclusivement le chantier ferroviaire Eole (RER E). Leur concentration sur ce site fait écho à l’industrie sablière antérieure à la création du port (point d’étape 4).

Étape 4

Port de Nanterre

mediaPort de Nanterre. CAUE-IDF, Archipel francilien, 2020 © Martin Argyroglo.

La ressource infrastructurelle de la Seine et l’évolution des moyens de transport, à la fin du XIXᵉ siècle, favorisent le développement industriel aux abords du fleuve. Les besoins liés à l’expansion urbaine entraînent une recrudescence de l’activité des sablières. Celle de M. Béraud (1900), indissociable de l’histoire du port de Nanterre, est l’une des plus importantes (6 ha). Elle est reliée au fleuve par le chenal du Moulin-Allard, permettant le passage des péniches qui transportent le sable de Nanterre jusqu’à Saint-Denis et La Villette, et près duquel s’établit, jusqu’en 1974, un modeste hameau baptisé « le village nègre ». En 1955, les carrières épuisées sont remblayées, conservant une darse en forme de Y pour l’accès au port. Aujourd’hui géré par Haropa - Ports de Paris, il concentre des industries principalement liées aux matériaux de construction, à la gestion des déchets, aux hydrocarbures et à l’agro- alimentaire. En bord de darse, on distingue les installations de l’usine Shell Lubrifiants (14 ha) et trois centrales à béton.

L'usine Shell-Berre

mediaLa Seine à Nanterre, de la série Île de Paris, 1958 © Donation Willy Ronis, Médiathèque de l’architecture et du patrimoine, ministère de la Culture (France).

L’usine Shell-Berre s’implante près de la Seine et du chenal à partir des années 1920. Sur la rive opposée à celle de la compagnie pétrolière se développe jusqu’en 1974, un ensemble d’habitations modeste. Le photographe français Willy Ronis, l’un des derniers représentants de la photographie dite humaniste, saisit la dualité poétique du lieu à travers ce cliché datant de 1958. Au dos du tirage, Willy Ronis écrit : « Voilà trop de week-ends passés à explorer mes îles, tout seul, puisque c’est vraiment tout seul que je préfère travailler sur l’inconnu, même si cette solitude souvent me pèse. Et comme il fait beau, c’est ensemble, avec Marie-Anne, que nous allons ce 1er novembre 1958 explorer les îles en aval de Paris. Nous nous arrêtons là, perchés sur un embarcadère, contemplant ce paysage de banlieue assez sordide mais émouvant dans sa lumière nacrée. Marie-Anne regarde surtout à droite : elle a un faible pour peindre les jardins ouvriers. Moi, je me braque sur les réservoirs multicolores de la Shell, que je vais d’ailleurs photographier aussi en couleur sous divers angles, car je prévois – et cela va se confirmer – que cela me servira d’arrière-plan dans des photographies de mode pour « Vogue ». Nous sommes le dimanche 9 novembre 1958 à Nanterre ; la Seine coule calmement et j’aurai encore ramené quelque chose dans ma gibecière. Tirage : veiller à révéler toutes les nuances, des premiers plans aux lointains embrumés. Cadrage complet. 50mm ».

Étape 5

Dépôt pétrolier

mediaDépôt pétrolier. CAUE-IDF, Archipel francilien, 2020 © Martin Argyroglo.

En activité depuis les années 1930, le dépôt pétrolier de Nanterre est un lieu de stockage intermédiaire d’hydrocarbures liquides. Il est alimenté par un pipeline de 25 cm de diamètre intégré au réseau Le Havre – Paris (1953) qui forme le plus ancien et le plus important maillage de pipelines européen (1 350 km). Celui-ci approvisionne en produits raffinés (super-carburants, gazole, fioul, carburéacteur), depuis le port du Havre ou les raffineries de Normandie, 11 dépôts franciliens parmi lesquels, dans les Hauts-de-Seine, ceux du port de Gennevilliers et de Nanterre. S’écartant de la vallée de la Seine, il se prolonge jusqu’à Orléans et Tours. Depuis 2011, un Plan de prévention des risques technologiques, annexé au Plan local d’urbanisme de la ville de Nanterre, vise à régir la cohabitation du dépôt pétrolier et des zones riveraines.

Étape 6

Parc du Chemin-de-l’Île

mediaParc du Chemin-de-l’Île. CAUE-IDF, Archipel francilien, 2020 © Martin Argyroglo.

Conçu par le paysagiste Guillaume Geoffroy de Chaume et l’agence Mutabilis dans une perspective de développement durable, le parc (14,5 ha) a été inauguré en 2006. Construit sur un site marqué par une urbanisation tumultueuse (ancienne friche industrielle, bidonville de la rue des Prés), il participe d’un projet de refondation de Nanterre sur elle-même. Ouvrant la ville sur sa façade fluviale, il constitue l’extrémité d’une opération urbaine classée d’intérêt national développée au-delà de La Défense, dans le prolongement de l’axe historique de Paris. Il impose une poésie radicale aux infrastructures d’échelle métropolitaine qui marquent son paysage (autoroute, RER, usine, grands ensembles). L’eau en est l’élément central. Puisée dans la Seine par le biais de cinq vis d’Archimède, elle chemine à travers bassins filtrants et jardins aquatiques, contribuant à l’irrigation du parc avant son retour au fleuve.

Le Bidonville de la rue des Prés

mediaBidonville de la rue des Prés et cité Anatole-France en arrière-plan, 1968 © Serge Santelli - SHN.

Le parc du Chemin-de-l’Île se façonne sur les traces effacées d’un lieu fortement marqué par l’histoire de l’immigration en France. Autrefois prairies inondables destinées à la pâture des bêtes, il est investi, dès les années 1960, par des milliers de travailleurs migrants, majoritairement algériens, engagés dans la reconstruction du pays après la Seconde Guerre mondiale. Dans le quartier du Chemin-de-l’Île, à proximité de la papeterie de la Seine, s’établit le bidonville de la rue des Prés. Son démantèlement en 1972 fait place à la cité « provisoire » de transit Gutenberg jusqu’en 1983.

Images issues de « La rue des Prés. Habiter un bidonville à Nanterre », Serge Santelli et Isabelle Herpin, Société d’Histoire de Nanterre - bulletin n°58, 2018. www.histoire-nanterre.org

mediaFaçade orientale, bidonville de la rue des Prés, 1968 © Serge Santelli - SHN. mediaVue d’une impasse, bidonville de la rue des Prés, 1968 © Serge Santelli – SHN. mediaCoin cuisine, bidonville de la rue des Prés, 1968 © Serge Santelli - SHN.

🔊 Capsule sonore Les promeneurs du parc du Chemin-de-l’Île

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Étape 7

Ancienne papeterie de la Seine

mediaAncienne papeterie de la Seine. CAUE-IDF, Archipel francilien, 2020 © Martin Argyroglo.

La Papeterie est créée en 1904 par Jean Dupuy, propriétaire du journal Le Petit Parisien, pour fournir en papier l’un des plus importants quotidiens à l’époque avec 1 million de tirages. Son implantation en bordure de Seine s’impose, favorisant l’approvisionnement par voie fluviale d’eau et de matières premières. Déployée sur un vaste territoire (17 ha), elle obéit à une logique fonctionnelle progressant au rythme des étapes de fabrication. La papeterie se renouvelle au gré des innovations techniques jusqu’à sa fermeture en 2011. Lieu de mémoire industrielle et sociale, elle est un marqueur du paysage nanterrien et a contribué à façonner son image. Elle a fait l’objet d’un projet de reconversion en un campus de bureaux. Une partie des bâtiments existants a été conservée et rendue accessible au public.

La papeterie de la Seine en activité

mediaMachine de bobinage, 1961 © SHN.

Une fois la pâte transformée en feuilles de papier, celles-ci sont séchées et enroulées sur des bobines avant d’être emballées, stockées « en roule », c’est-à-dire superposées horizontalement, puis expédiées. Principale source de fabrication du papier, le bois est acheminé par voie fluviale. Déchargés de la péniche par pont transbordeur, les rondins cheminent par étapes successives avant leur transformation en pâte à papier.

Images issues de « La Papeterie de la Seine à Nanterre d’après 100 ans d’archives », Jeannine Cornaille, Société d’Histoire de Nanterre - bulletin n°51, 2014. www.histoire-nanterre.org

mediaOuvriers de l’atelier de menuiserie, 1934 © SHN. mediaVue aérienne des parcs à bois et à pâtes - pins et épicéas sont importés de Russie, de Finlande et du Canada, 1960 © SHN. mediaCanal de circulation du bois, 1932-1933 © SHN. mediaCour intérieure de la papeterie de la Seine et ses trois cheminées aujourd’hui disparues © SHN.

La papeterie de la Seine en activité

mediaFriche de la papeterie de la Seine, 2012 © Laurent Gossent.

Photographe amateur, Laurent Gossent arpente le site de la papeterie quelques temps après sa fermeture définitive en 2011. La série photographique qui en résulte se veut le récit mémoriel d’un lieu marqueur du paysage nanterrien. www.laurentgossent.format.com

mediaFriche de la papeterie de la Seine, 2012 © Laurent Gossent.

mediaFriche de la papeterie de la Seine, 2012 © Laurent Gossent.

mediaFriche de la papeterie de la Seine, 2012 © Laurent Gossent.

mediaFriche de la papeterie de la Seine, 2012 © Laurent Gossent.

🔊 Capsule sonore Les gens de la Seine #1 – Les papetiers

Interview de Jeannine Cornaille, Société d'Histoire de Nanterre.

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Étape 8

Pont des Anglais

mediaPont des Anglais. CAUE-IDF, Archipel francilien, 2020 © Martin Argyroglo.

Réalisé en 1892, le pont ferroviaire des Anglais, ou viaduc de Bezons, relie les communes de Nanterre et Bezons sur la ligne Paris-Saint- Lazare / Le Havre en prenant appui sur l’île Saint-Martin. L’ouvrage est construit en poutrelles à treillis métalliques pour remplacer celui en bois incendié lors de la révolution de 1848. Plus tard, le passage des péniches et des barges à grand tonnage nécessite son rehaussement (1,5 m). Avec le prolongement de la ligne E du RER vers l’ouest, d’importants travaux sont en cours ayant entraîné le déclassement de l’île Saint-Martin. Des voix se font entendre pour qu’elle retrouve son statut d’ « espace boisé classé » à l’issue du chantier. Le viaduc historique a été doublé en 2022 d’une nouvelle structure ferroviaire autour de laquelle s’articule une liaison douce destinée aux piétons et cyclistes.

mediaVue verticale de l’île Saint-Martin et du pont des Anglais, 1978 © IGN (France), Photothèque nationale.

Les scaphandriers en Seine

mediaAffiche publicitaire de l’entreprise Teurnier Frères, non datée © Musée de la Batellerie et des Voies navigables de Conflans-Sainte-Honorine.

Installée en bord de Seine depuis 1937, Teurnier Frères est l’une des rares entreprises en Île-de-France à pratiquer la plongée avec scaphandre. Elle intervient principalement sur les travaux fluviaux, l’assistance à sinistre ou encore le convoyage de bateau.

mediaIntervention en Seine des plongeurs scaphandriers de l’entreprise Teurnier Frères, années 1950 © Charles Fiquet / Musée de la Batellerie et des Voies navigables de Conflans-Sainte-Honorine.

🔊 Capsule sonore

Les gens de la Seine #2 – Les scaphandriers

Interview de Pierre De Dain, Société Teurnier Frères.

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Étape 9

Pointe de l’Île Saint-Martin

mediaPointe de l’Île Saint-Martin. CAUE-IDF, Archipel francilien, 2020 © Martin Argyroglo.

Tandis que les deux tiers de l’île sont occupés par des infrastructures techniques et de loisirs, sa pointe nord, dite île Saint-Martin, s’amenuise et s’efface dans une nature ensauvagée. Inaccessible ou presque, elle semble figée dans le temps à quelques encablures de l’effervescence urbaine. Le site recense des plantes protégées telles la Cardamine impatiente. Il est toutefois principalement boisé de fruticées et d’ourlets mixtes, frênes ou saules, offrant un refuge faunistique pour plusieurs espèces protégées tels que le Cuivré commun (lépidoptère), le Martin- pêcheur ou le Chardonneret élégant. Des aménagements pour la promotion du tourisme fluvial sont actuellement envisagés, au détriment de son intérêt remarquable en tant qu’espace naturel. L’édicule apparent est le dernier témoin du barrage à aiguilles évoqué au point d’étape 2.

Le barrage à aiguilles

mediaL’ancien barrage à aiguilles de l’île Saint-Martin. Carte postale, non datée © SHN.

Inventé en 1834 par l’ingénieur Charles Poirée, le barrage à aiguilles a largement contribué à l’amélioration des conditions de navigabilité sur les fleuves et grandes rivières. Cet astucieux dispositif consiste en un rideau d’aiguilles en bois disposé verticalement, prenant appui sur une passerelle constituée de pièces métalliques appelées fermettes. Le régime de la retenue est modifié en retirant des aiguilles manuellement et en couchant les fermettes sur le fond. L’opération est longue et fastidieuse. Certains barrages encore existants disposent désormais d’aiguilles en aluminium facilitant ainsi leur manœuvre.

🔊 Capsule sonore Les gens de la Seine #3 – Les pêcheurs

Interview de Julien Desnos, Association des pêcheurs 92-75 Ouest.

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Étape 10

Pont de Bezons

mediaPont de Bezons. CAUE-IDF, Archipel francilien, 2020 © Martin Argyroglo.

Face à l’évanescence de l’île Saint-Martin, le paysage se transfigure. La monumentalité de la Seine se révèle, s’ouvrant sur la ville. Un retour à la densité urbaine s’opère progressivement en direction du pont de Bezons. La distance qui le sépare du pont de Chatou, plus de 5 km, constitue un record en région parisienne. Sa forme actuelle en béton armé date de 1953. Des passages piétons et cyclistes y sont aménagés en 2009, à l’occasion de l’arrivée de la ligne 2 du tramway. Il est le théâtre de répressions policières meurtrières lors de la manifestation des algériens du 17 octobre 1961. L’enfilade de bateaux-logements sur la rive opposée est représentative d’un engouement persistant pour ce mode d’habiter singulier. On en compte plus d’un millier sur 50 km de berges dans le bassin parisien, dont 373 dans les Hauts-de-Seine. Les plus fréquents, de type Freycinet, peuvent atteindre jusqu’à 200 m² de surface habitable.

Le Haras de Nanterre

mediaChemin de halage et haras de Nanterre, quartier du Petit-Nanterre depuis le pont de Bezons. Carte postale, 1900 © Archives départementales des Hauts-de-Seine.

Le haras des Hautes-Pâtures s’installe dans le quartier du Petit-Nanterre en 1890. Implanté sur un site de 8 Ha en bord de Seine, l’établissement est spécialisé dans le traitement des chevaux au repos ou malades. La rue du haras en est aujourd’hui l’unique témoin résiduel.

Accéder au au parcours

Tramway


Arrivée : Pont de Bezons / T2 - Station « Parc Pierre Lagravère ».

RER


Départ : Pont de Chatou / RER A - Station « Rueil-Malmaison », .