DétourLes CAUE  d'Île-de-France
Détour
Distance : 
4,7km
Temps : 
2h30

Sceaux, modernités 1950 – 1965 : Architectures du logement

Sceaux

Architecture
Architecture

À 6 km au Sud de la porte d’Orléans, le paysage du prospère bourg de Sceaux, vivant comme ses voisins de la proximité de la capitale et d’une économie encore maraîchère, connaît une bascule définitive après la Seconde Guerre mondiale et la période de la Reconstruction qui reconfigure la physionomie de la ville ; désormais continue.

De la résidence des Bas-Coudrais à la maison-atelier de l’architecte André Lurçat, l’itinéraire propose une plongée dans le patrimoine du logement des années 1950 et la modernité d’après-guerre à laquelle, sur ce petit territoire plus connu pour son parc à la française, ont contribué des architectes de référence dont certains avaient choisi d’élire domicile dans la ville.

Crédits

Conception itinéraire : Conseil d’architecture, d’urbanisme et de l’environnement des Hauts-de-Seine (CAUE92) Rédaction : Yasmine Tandjaoui et Laure Waast, architectes - CAUE92 Relectures et révisions : Laure Waast et Yasmine Tandjaoui, architectes - CAUE92 Photographies: Martin Argyroglo Conception sonore: Fanny Rahmouni & Noémie Quesnay Partenaires et remerciements : Ville de Sceaux, Service culturel et service des Archives et du patrimoine historique de la Ville de Sceaux / Jean-Louis Cohen, architecte, historien / Simon Texier, historien de l’art et de l’architecture / Élise Ostarena, architecte du patrimoine / Marie Monfort, conservatrice en chef des monuments historiques, DRAC Île-de-France / Étudiants du DSA Architecture et Patrimoine, École nationale supérieure d’architecture de Paris-Belleville.

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Mode de mobilité
À pied
Type de parcours
Promenade

Aperçu du parcours

Étape 1

Résidence des Bas-Coudrais

mediaRésidence des Bas-Coudrais. CAUE-IDF, Archipel francilien, 2021 © Martin Argyroglo.

Implantés dans le quartier des Blagis, les bâtiments des Bas-Coudrais émergent dans le contexte de la Reconstruction. Le logement, désormais affaire d'État, est régi par un système de production propre. La résidence est construite par la Société centrale immobilière de la Caisse des dépôts (SCIC) entre 1954 et 1957, d'après les plans d'Eugène Beaudouin, Grand prix de Rome, avec Chaillier, Fournier, L'Hernaut et Andrault. Le « petit ensemble » de 18 bâtiments, déployé sur 6 hectares pour 695 familles, s'organise autour d'un grand parc en pente douce. Il est servi par une intelligence des circulations, des hauteurs et de la répartition du bâti : 2 tours, 61 maisons en bande et 10 immeubles de 3 à 8 étages. Refends, balcons, corniches, couleurs et encadrements de baies structurent les façades ; les angles sont traités avec puissance par un jeu d'alternance des balcons.

mediaCarrefour des Blagis, église Saint-Stanislas et champs, vers 1940. En haut à gauche de l’image, figurent les parcelles où seront bâtis les Bas-Coudrais. Source : Archives de la Ville de Sceaux. mediaChantier de la résidence des Bas-Coudrais, 1956 © IGN. mediaVue du parc intérieur de la résidence des Bas-Coudrais, 1961 © Henri Salesse - Terra. mediaVue du parc intérieur de la résidence des Bas-Coudrais, 1961 © Henri Salesse - Terra.

Quartier des Blagis

mediaCentre commercial des Blagis, 1961 © Henri Salesse - Terra.

À cheval sur les villes de Sceaux, Bagneux, Bourg-la-Reine et Fontenay-aux-Roses, le quartier des Blagis compte 4500 habitants en 1945. Recouvert à 60% de terrains ruraux, il n'est bâti que de quelques rues bordées de pavillons issus d'une première phase d'urbanisation dans les années 1920. La crise du logement après la guerre, associée à une redéfinition des fonctions économiques de la proche banlieue transforment la donne. Avec la construction de la résidence des Bas-Coudrais, la population du quartier passera, sur Sceaux, de 2700 habitants (1954) à 6200 (1957). Le projet est prolongé par un centre commercial, en forme d'œil, à ciel ouvert, construit en 1956 par Andrault et Parat, architectes du palais omnisport de Bercy en 1979.

Croissance de la population de Sceaux au XXᵉ siècle

1901 : 4 550 habitants 1939 : 8 500 habitants 1954 : 10 600 habitants 1962 : 19 300 habitants 2018 : 19 606 habitants

🔊 Capsule sonore

Le logement après-guerre

Interview de Simon Texier, historien de l'art et de l'architecture.

—> Pour écouter le podcast, désactivez le mode silencieux de votre téléphone puis cliquez sur l'icône "haut-parleur" à droite du titre de l'étape.

Étape 1

Résidence des Bas-Coudrais

mediaRésidence des Bas-Coudrais. CAUE-IDF, Archipel francilien, 2021 © Martin Argyroglo.

Implantés dans le quartier des Blagis, les bâtiments des Bas-Coudrais émergent dans le contexte de la Reconstruction. Le logement, désormais affaire d'État, est régi par un système de production propre. La résidence est construite par la Société centrale immobilière de la Caisse des dépôts (SCIC) entre 1954 et 1957, d'après les plans d'Eugène Beaudouin, Grand prix de Rome, avec Chaillier, Fournier, L'Hernaut et Andrault. Le « petit ensemble » de 18 bâtiments, déployé sur 6 hectares pour 695 familles, s'organise autour d'un grand parc en pente douce. Il est servi par une intelligence des circulations, des hauteurs et de la répartition du bâti : 2 tours, 61 maisons en bande et 10 immeubles de 3 à 8 étages. Refends, balcons, corniches, couleurs et encadrements de baies structurent les façades ; les angles sont traités avec puissance par un jeu d'alternance des balcons.

mediaCarrefour des Blagis, église Saint-Stanislas et champs, vers 1940. En haut à gauche de l’image, figurent les parcelles où seront bâtis les Bas-Coudrais. Source : Archives de la Ville de Sceaux. mediaChantier de la résidence des Bas-Coudrais, 1956 © IGN. mediaVue du parc intérieur de la résidence des Bas-Coudrais, 1961 © Henri Salesse - Terra. mediaVue du parc intérieur de la résidence des Bas-Coudrais, 1961 © Henri Salesse - Terra.

Quartier des Blagis

mediaCentre commercial des Blagis, 1961 © Henri Salesse - Terra.

À cheval sur les villes de Sceaux, Bagneux, Bourg-la-Reine et Fontenay-aux-Roses, le quartier des Blagis compte 4500 habitants en 1945. Recouvert à 60% de terrains ruraux, il n'est bâti que de quelques rues bordées de pavillons issus d'une première phase d'urbanisation dans les années 1920. La crise du logement après la guerre, associée à une redéfinition des fonctions économiques de la proche banlieue transforment la donne. Avec la construction de la résidence des Bas-Coudrais, la population du quartier passera, sur Sceaux, de 2700 habitants (1954) à 6200 (1957). Le projet est prolongé par un centre commercial, en forme d'œil, à ciel ouvert, construit en 1956 par Andrault et Parat, architectes du palais omnisport de Bercy en 1979.

Croissance de la population de Sceaux au XXᵉ siècle

1901 : 4 550 habitants 1939 : 8 500 habitants 1954 : 10 600 habitants 1962 : 19 300 habitants 2018 : 19 606 habitants

🔊 Capsule sonore

Le logement après-guerre

Interview de Simon Texier, historien de l'art et de l'architecture.

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Étape 2

Maison Pannetier

mediaSceaux, modernités 1950 - 1965. CAUE-IDF, Archipel francilien, 2021 © Martin Argyroglo.

Pierre Coudor, technicien en bâtiment et décorateur-ensemblier, est mandaté en 1959 pour réaliser la maison de la famille Pannetier. Sa silhouette trapue, accentuée par une toiture débordante à 4 pans en tuiles mécaniques, deviendra courante après-guerre. Le RDC concentre les principales pièces. Elles sont augmentées d'un sous-sol de service et de combles aménagés. Entre pittoresque et modernité, l'écriture architecturale fait le lien avec l'avant-guerre. Associée à un enduit tyrolien minéral et uniforme, l'utilisation de la pierre appareillée à l'anglaise en soubassement et partiellement en façade démontre un attachement certain à l'héritage classique. La structure poteau-poutre et les encadrements de fenêtres en béton affirment quant à eux les innovations formelles et techniques de l'époque.

Autre architecture remarquable

Lycée marie Curie

1 rue Constant Pilate, Sceaux Architecte : Émile Brunet • 1934 - 1936 Inscrit Monument historique en 2001

Étape 3

Cité Henri Sellier

mediaCité Henri Sellier. CAUE-IDF, Archipel francilien, 2021 © Martin Argyroglo.

À l'initiative d'un groupe d'enseignants du lycée Marie Curie, la cité Henri Sellier s'impose face aux difficultés d'accès au logement au sortir de la guerre. En 1951, Terre et Famille, société coopérative d'épargne, de prévoyance et d'HLM, acquiert 9 200 m2 de terrain. Elle y construit, avec l'appui de la municipalité, neuf pavillons doubles, soit 18 logements (16 de 3 niveaux et 2 de 4 niveaux) en « location-attribution ». Livré en 1953, l'ensemble est conçu par Raymond Lacombe et Daniel Fenzy. Béton, moellon, bois, brique et enduit traduisent une écriture néo-régionaliste où architecture vernaculaire et industrialisation des procédés se répondent dans une mise en œuvre subtile et éclairée. La composition urbaine et paysagère est non sans rappeler celle des cités-jardins dont la résidence porte le nom de l'une des figures majeures en France.

mediaCité Henri Sellier et lycée Marie Curie, 1955. Source : Archives de la Ville de Sceaux.

Raymond Lacombe (1900 - ?)

Raymond Lacombe installe son agence à Bagneux en 1927 après des études à l'École des Arts décoratifs et à l'Institut d'études urbaines. Architecte décoratif, il œuvre à une modernité pittoresque. Simplicité, hygiène et confort s'allient à une écriture éclectique opérant à la croisée des périodes et des styles. Très actif à proximité de son agence, il construit à Châtillon, Antony, Malakoff, Clamart ou encore Montrouge, des habitations individuelles, collectives et des immeubles de bureaux. Il fait partie de ces figures d'architectes locaux qui ont largement contribué à façonner le visage de la banlieue parisienne. Outre la cité Henri Sellier, on lui doit à Sceaux une villa d'inspiration Art déco (1936), située au 45 avenue Jean Racine.

Pavillon Lechaud

mediaPavillon Lechaud, CAUE-IDF, Archipel francilien, 2021 © Martin Argyroglo.

Au 22 rue Jean Michaut se dresse une habitation à l'apparence familière, curieusement analogue à celle de la cité Henri Sellier. Rien d'étonnant puisqu'en 1953, Terre et Famille, également commanditaire du projet pour M. Lechaud, en confie la réalisation à Daniel Fenzy. Achevé en 1955, le pavillon se déploie sur 3 niveaux d'environ 50 m2 chacun. Usant du répertoire de matériaux de la résidence Henri Sellier, il développe un langage architectural propre, aux lignes simples, dont une toiture mono-pente caractéristique de la période. Fils du célèbre architecte Fernand Fenzy, directeur de l'École spéciale d'architecture et résistant, fusillé par les allemands au Mont Valérien en 1942, le jeune Daniel Fenzy avait peut-être été pris sous son aile par Raymond Lacombe à l'occasion du projet de la cité Sellier pour être formé, comme l'aurait fait un père.

🔊 Capsule sonore Matières et couleurs

Interview d'Élise Ostarena, architecte du patrimoine, architecte associée M+O architectes du patrimoine.

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Étape 4

Résidence Chrétienté

mediaRésidence Chrétienté. CAUE-IDF, Archipel francilien, 2021 © Martin Argyroglo.

L'ensemble est conçu par Georges Chaillier avec J. Lesage pour l'Office public d'HLM de Sceaux. Le plan tourné vers l'intérieur s'organise autour d'un espace vert central. La 1ère tranche de 49 logements (1955) introduit des variations d'échelle : immeuble collectif (R+4) et maisons individuelles (R+1). Sur un soubassement en moellons, la barre développe une façade de briques pleines assortie d'éléments préfabriqués en béton (garde-corps, linteaux...). Économique, rationaliste et pittoresque, la combinaison de différents matériaux et textures imprègne le répertoire ornemental de l'époque. Les maisons en bande, sous leur toit à deux pentes, adoptent ce même champ lexical. La résidence est complétée en 1962 par un immeuble collectif (R+3) de 14 logements à la façade en mosaïque. Nouvelle extension et rénovation thermique (barre) se succèdent dans les années 1980 et 2010.

Étape 5

Maison Chassereau

mediaMaison Chassereau. CAUE-IDF, Archipel francilien, 2021 © Martin Argyroglo.

Située dans le lotissement du parc de Sceaux, la maison, comme ses voisines de la rue Paul Couderc, se développe vers le Sud suivant une topographie dégageant de larges vues sur le parc. Pierre Vivien, architecte en chef des bâtiments civils et palais nationaux, connu pour la reconstruction de Boulogne- sur-Mer (1951-1953) et le quartier Hautepierre à Strasbourg (1964-1970), la conçoit en 1951 sur commande de Raymond Chassereau. Son volume monolithique coiffé d'une toiture en double pente inversée, couvre une habitation de 280 m². Le niveau haut sur rue affecté aux fonctions annexes, arbore une apparence discrète rehaussée d'un jeu de lignes et de matières (béton, pierre, bois, cuivre en toiture). Le niveau bas sur jardin concentre les pièces de vie, révélant de larges baies vitrées en double hauteur rythmées par la structure en béton.

Le lotissement du parc de Sceaux

mediaVue aérienne du parc de Sceaux et des parcelles loties en bordure, 1950 © IGN.

Il est créé en 1927. Sur les 228 ha de domaine, rachetés par le Département de la Seine à la princesse de Cystria, 77 ha sont prélevés à sa périphérie lotis tout d'abord à l'Est puis au Nord. La bande de terrain située le long de la rue Paul Couderc correspond à cette deuxième phase d'exécution où la majorité des habitations datent d'après- guerre. Conçu comme un espace de transition entre le parc et la ville, le lotissement est régi par un cahier des charges strict et protecteur (modèle d'habitation bourgeois, hauteur maximum de 15 m, occupation d'1/3 de la parcelle). Des architectes fameux, avant-gardistes et novateurs du XXᵉ siècle (Robert Mallet-Stevens, Auguste Perret, André Lurçat, Pol Abraham...) l'ont investi pour répondre à des commandes ou ériger leur propre maison. mediaLotissement du parc de Sceaux, affiche, 1929. Source : inconnue.

Étape 6

Maison Badin

mediaMaison Badin. CAUE-IDF, Archipel francilien, 2021 © Martin Argyroglo.

Expression accomplie de cette synthèse des arts représentative de l'effervescence moderniste de la 1ère moitié du XXᵉ siècle, la maison Badin, inscrite Monument historique (2014), est une œuvre totale. Elle est construite en 1954 par Paul Nelson, selon son principe de « Maison suspendue » (1936-1938) qu'il adapte ici au terrain pentu et argileux avec la collaboration de l'ingénieur Bernard Laffaille. Deux murs latéraux en moellons supportent des poutres métalliques et une voûte en béton auxquelles est suspendu l'étage. L'espace est ainsi libéré de tout point porteur, autorisant une grande flexibilité des aménagements. Des carreaux fixes et amovibles, enserrés dans un châssis modulaire carré, dessinent les façades nord et sud à la polychromie imaginée par Fernand Léger. À l'intérieur, le mobilier était signé de l'architecte et designer Charlotte Perriand.

Paul Nelson (1895-1979)

mediaPortrait de l’architecte Paul Nelson, cliché anonyme © Fonds Nelson. SIAF/Cité de l'architecture et du patrimoine/Archives d'architecture contemporaine.

Paul Nelson est un architecte américain, naturalisé français en 1973. Formé à l'École des Beaux-Arts de Paris, il entame en 1928 une carrière entre recherche, pratique et enseignement, faite d'allers-retours avec les États-Unis. Il a produit à travers l'étude de quelques projets non construits (cité hospitalière de Lille, 1932 ; prototype de maison suspendue, 1938) une recherche importante sur l'espace moderne et la notion de confort. Conseiller technique au ministère français de la Reconstruction en 1945, très impliqué dans les programmes hospitaliers, sa grande réalisation est l'hôpital mémorial France-États-Unis de Saint-Lô (1946-1956). Il a collaboré avec des artistes de premier plan : Braque, Léger, Calder... Son œuvre reste cependant méconnue.

Étape 7

Maison Lurçat

mediaMaison Lurçat. CAUE-IDF, Archipel francilien, 2021 © Martin Argyroglo.

André Lurçat s'installe à Sceaux après-guerre. L'architecte y bâtit sa maison-atelier en 1949 usant des standards constructifs appliqués à la reconstruction de Maubeuge dont il a la charge : fenêtres coulissantes, encadrements de baies en béton, mobilier intégré, carreaux de ciment. Sobre, découpée de différents plans ouvrages en façade, la villa en béton et pierre de Vigny exploite habilement le dénivelé du terrain. Compacte et relativement modeste, elle se développe par demi-niveaux desservant bureau et chambres secondaires à l'étage, principaux espaces de vie au RDC. La couleur habille discrètement les espaces. Renforcée par un brise-soleil en béton armé, l'unité séjour/terrasse consolide ce lien intrinsèque avec le jardin et la vue sur le parc. La maison, inscrite Monument historique (2010), a été acquise en 2020 par la Ville de Sceaux en vue de sa sauvegarde. La commune compte 4 maisons de Lurçat dont deux voisines, les maisons Leduc et Michaut (23 et 35 rue Paul Couderc).

mediaMaison d'André Lurçat, façade sur rue, cliché anonyme, 1949-1963 © Fonds Lurçat. CNAM/SIAF/Cité de l'architecture et du patrimoine/Archives d'architecture contemporaine/ADAGP 2021. mediaMaison d'André Lurçat, façade sur jardin, cliché anonyme, 1949-1963 © Fonds Lurçat. CNAM/SIAF/Cité de l'architecture et du patrimoine/Archives d'architecture contemporaine/ADAGP 2021. mediaMaison d'André Lurçat, salle de séjour et terrasse sur jardin, cliché anonyme, 1949-1963 © Fonds Lurçat. CNAM/SIAF/Cité de l'architecture et du patrimoine/Archives d'architecture contemporaine/ADAGP 2021. mediaMaison d'André Lurçat, coin repas de la salle de séjour, cliché anonyme, 1949-1963 © Fonds Lurçat. CNAM/SIAF/Cité de l'architecture et du patrimoine/Archives d'architecture contemporaine/ADAGP 2021.

Maison Michaut et Leduc

mediaMaison d'Albert Michaut, façade sur jardin, cliché anonyme, 1952-1954 © Fonds Lurçat. CNAM/SIAF/Cité de l'architecture et du patrimoine/Archives d'architecture contemporaine/ADAGP 2021.

S'apparentant à un exercice de variations sur le même thème, les maisons construites par André Lurçat entre 1949 et 1953 dans la rue Paul Couderc, développent un langage architectural commun : cadres en béton et pierre de Mériel en parement. La mise en œuvre d'éléments préfabriqués est révélatrice d'une attention particulière portée à l'économie de projet caractéristique de la Reconstruction. Inscrite dans cette sérialité, la maison d'Albert Michaut, collaborateur de Lurçat, se distingue par sa distribution. Conçue pour accueillir l'agence des deux architectes, elle bénéficie d'une entrée de plain-pied côté rue, desservant l'habitation et d'un escalier extérieur côté jardin, s'ouvrant sur le bureau à l'étage. La façade principale se pare de grès de cérame bleu déjà employé par Lurçat pour la réalisation de la cheminée de sa maison. mediaMaison de Jules Leduc, façade sur rue, C. Duprat, 1951-1963 © Fonds Lurçat. CNAM/SIAF/Cité de l'architecture et du patrimoine/Archives d'architecture contemporaine/ADAGP 2021.

André Lurçat (1894-1970)

mediaPortrait d’André Lurçat, cliché Laboratoire photographique du CNAM, date inconnue © Fonds Lurçat. CNAM/SIAF/Cité de l'architecture et du patrimoine/Archives d'architecture contemporaine/ADAGP 2021.

Diplômé des Beaux-Arts de Paris en 1923, André Lurçat réalise un ensemble d'ateliers d'artistes dès 1925-1927 à Paris, villa Seurat, avec l'appui de son frère, le peintre Jean Lurçat. Il est considéré dès 1925 comme une figure remarquable de l'architecture moderne dont l'hôtel Nord-Sud, bâti à Calvi en 1929, fait de lui l'un des meilleurs représentants français. Membre fondateur des CIAM en 1928 (Congrès internationaux d'architecture moderne) avec, entre autres, Le Corbusier, il prendra cependant rapidement position pour un modernisme modéré. En 1933, il livre à Villejuif le groupe scolaire Karl-Marx, exemplaire des architectures scolaires les plus novatrices du XXᵉ siècle. Son engagement politique le conduit à Moscou où il étudie, de 1934 à 1937, nombre de bâtiments publics. Il dirige après la Seconde guerre mondiale la reconstruction de Maubeuge. Il est l'urbaniste de communes de la région de Nancy mais également de la région parisienne avec de nombreuses écoles et habitations collectives à Saint-Denis ou au Blanc-Mesnil dont il marque le paysage.

🔊 Capsule sonore La maison Lurçat

Interview de Jean-Louis Cohen, architecte et historien.

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Étape 8

Maison Willerval

mediaMaison Willerval. CAUE-IDF, Archipel francilien, 2021 © Martin Argyroglo.

Jean Willerval conçoit sa maison en 1965. Dans la lignée du mouvement moderne, elle exploite fidèlement certains de ses codes : lignes épurées, fenêtres en bandeau, toiture- terrasse. Son plan, articulé sur 3 niveaux, se compose de 2 volumes encastrés, visibles en façade. Plein et vide, ombre et lumière, animent l'ensemble. Cette architecture rigoriste, aussi imprégnée du mouvement américain de la Prairie School et de ses liens étroits à la nature et aux « Arts & Crafts », mêle le béton brut à la brique et au bois. La façade principale sur rue, discrète, s'oppose à celle arrière, ouverte sur le parc par de grandes baies vitrées. Le duo séjour/salle-à- manger, au RDC côté rue et à l'étage côté jardin, se prolonge d'une terrasse en surplomb. Dessinés par l'architecte, second œuvre et mobilier maçonné confèrent une grande unité à l'ouvrage, inscrit Monument historique en 2020.

Jean Willerval (1924-1996)

Après la peinture à Lille, Jean Willerval étudie l'architecture à l'Ecole des Beaux-Arts de Paris où il fréquente l'Atelier de Gromort et Arretche dont il sort diplômé en 1951. Il fonde son agence en 1959 et remporte cette même année le concours du Palais de Justice de Lille. Ce projet d'envergure lui permet d'acquérir une notoriété rapide. Willerval est connu, en tant qu'architecte-urbaniste, pour la rénovation du quartier Mériadeck à Bordeaux (1968-1985) et la réalisation de la caserne Massena édifiée sur les coteaux du 13e arrondissement à Paris (1963-1973) dont il fit une occasion de recherche personnelle sur l'expressionisme et les différentes mises en œuvre du béton. Il a, entre autres, travaillé à 4 centrales nucléaires, aux Halles de Paris et à 3 tours de La Défense.

Étape 9

Maison Lavillaugouet

mediaMaison Lavillaugouet. CAUE-IDF, Archipel francilien, 2021 © Martin Argyroglo.

Construite en 1950 par l'architecte Lucien Gérard en substitution de l'immeuble sinistré de M. Lavillaugouet, l'habitation affiche une silhouette massive à l'apparence imposante. Avec une surface au sol de 280 m², elle se développe sur 3 niveaux selon un plan rectangulaire épousant la forme longitudinale de la parcelle. Un soubassement aux parements taillés en granit de Bretagne et joints creux, associé à des façades maçonnées en pierre apparentes de Vigny, contrastent avec les éléments ouvragés en béton et en briques. L'auvent courbe au dessin soigné couronnant la fenêtre d'angle affirme la justesse d'exécution. La composition rationaliste est nuancée par le traitement d'influence art-déco de la cage d'escalier sur la façade latérale est. Conçue à l'origine pour une seule et même famille, la maison est désormais subdivisée en six logements privés.

Étape 10

Maison Colboc

mediaMaison Colboc. CAUE-IDF, Archipel francilien, 2021 © Martin Argyroglo.

Les architectes Henri et Geneviève Colboc construisent leur maison familiale en 1950 après un an passé aux États-Unis. Ils y rencontrent Walter Gropius et Frank Lloyd Wright, principal protagoniste de la Prairie School américaine au début du XXᵉ siècle, dont ils ont notamment visité la maison sur la cascade. L'influence est majeure. Les lignes horizontales en ciment gravillonné alternent avec les verticales des pans de murs en pierre. De plain-pied sur le jardin, l'intérieur bénéficie d'une grande transparence visuelle depuis le porche d'entrée jusqu'au parc de Sceaux, elle entretient une relation fusionnelle à la nature. La distribution double (aile parents et aile enfants) est centrée, à l'américaine, autour d'une cheminée ouverte. Elle connaît des extensions en 1965, en 2000 puis en 2006 (40 avenue Le Nôtre). La maison voisine, édifiée en 1955 par Louis Arretche, ami des Colboc, s'inscrit dans une même continuité architecturale.

Henri Colboc (1917-1983) et Geneviève Lions-Colboc (1917-2009)

Henri, diplômé en 1942 des Beaux-Arts de Paris, puis en 1943 de l'Institut d'urbanisme de Paris, est architecte conseil du ministère de la Reconstruction à partir de 1954. De 1947 à 1977, il travaille avec Georges Philippe (1920-2016). On leur doit de nombreuses réalisations (logements, hôpitaux, édifices religieux) parmi lesquels la reconstruction de l'église Saint-Michel du Havre et le centre commercial Belle-Épine à Thiais. Geneviève, également architecte, exercera à partir de la fin des années 1960. On lui doit notamment, avec l'artiste Thomas Gleb, en 1971, le couvent des Dominicaines à Saint-Mathieu de Tréviers (34). Plusieurs maisons à Sceaux sont signées du nom du couple. Quatre de leurs neuf enfants deviendront à leur tour architectes, plusieurs de leurs petits-enfants aussi.

Louis Arretche (1905-1991)

mediaMaison Arretche. CAUE-IDF, Archipel francilien, 2021 © Martin Argyroglo.

Diplômé en 1934 de l'École des Beaux-Arts de Paris, il devient chef d'atelier auprès de son ancien professeur Georges Gromort. Son influence comme enseignant est considérable. Sa carrière d'architecte commence vraiment à la Libération. Il fut, entre autres, architecte en chef de la reconstruction de Coutances et Saint-Malo où il donna l'un des exemples les plus typiques de la reconstruction « à l'identique ». Par la suite, cumulant les responsabilités, il reçut une commande considérable de bâtiments publics et, en tant qu'urbaniste, de vastes opérations de rénovation urbaine. Il fut urbaniste conseil des villes de Rouen, Orléans, Cachan, Rennes, et l'un des architectes des Trente Glorieuses les plus prolifiques. À Sceaux, outre sa propre habitation, il construit la résidence L'ermitage en collaboration avec l'architecte Max Klein, en 1971, place du Général de Gaulle. mediaMaison Arretche, vue extérieure depuis le jardin, cliché anonyme, 1955 - 1958 © Académie d'architecture/Cité de l'architecture et du patrimoine/Archives d'architecture contemporaine.

Autres architectures remarquables

Villa Trapenard

5 avenue Le Nôtre, Sceaux Architecte : Robert Mallet-Stevens • 1931 Inscrite Monument historique en 2005 (villa et clôture sur rue)

Villa Granet

35 avenue Le Nôtre, Sceaux Architecte : Pol Abraham • 1935

Villa Charles Mauduit

46 avenue Jean Racine, Sceaux Architecte : Auguste et Gustave Perret • 1934 Labellisé Patrimoine d'intérêt régional

Activités annexes

Nous vous proposons de découvrir des lieux d'intérêt situés à proximité de votre itinéraire. Vous pourrez les retrouver sur la carte du parcours qui vous guidera.

Accéder au au parcours

RER


Départ : Résidence des Bas-Coudrais / RER B (direction Robinson) - Station « Sceaux » - Sortie 1 : rue Jean Mascré.


Arrivée : Maison Colboc / RER B - Station « Parc de Sceaux » - Accès : avenue de la Duchesse du Maine.