DétourLes CAUE  d'Île-de-France
Détour
Distance : 
4,4km
Temps : 
2h30

La Défense, des dalles et des tours

Courbevoie / Puteaux / Nanterre

Architecture
La Défense, des dalles et des tours. CAUE-IDF, Archipel francilien, 2022 © Martin Argyroglo.
Architecture
La Défense, des dalles et des tours. CAUE-IDF, Archipel francilien, 2022 © Martin Argyroglo.

Dès le XIXᵉ siècle, la pensée de la ville produit une foule de dessins inventifs pour remédier aux embarras de Paris. Dans la lignée des réflexions engagées plus tard par le Mouvement Moderne, hiérarchisant les circulations, la période des Trente Glorieuses inventera « la dalle ». Porte-avion, île, les métaphores ne manquent pas pour désigner l’objet et son caractère hors-sol. Le modèle, développé dans les années 1960-1970, est indissociable de l’architecture des tours. Longtemps décrié, il a depuis été fertilisé, son échec est relativisé.

Avatars, permanences et transformations, le parcours vous emmène à la découverte du cas singulier de la dalle de La Défense dont le quartier d’affaires doit son nom à la statue de Louis-Ernest Barrias (1883). Décidée en 1963, livrée en 1978, elle est l’archétype urbain né de la Modernité, œuvre inachevée où sans cesse la suite s’invente.

Crédits

Conception itinéraire : Conseil d’architecture, d’urbanisme et de l’environnement des Hauts-de-Seine (CAUE92) Rédaction : Laure Waast et Yasmine Tandjaoui, architectes - CAUE92 Relectures et révisions : Laure Waast et Yasmine Tandjaoui, architectes - CAUE92 Photographies: Martin Argyroglo Conception sonore: Fanny Rahmouni & Noémie Quesnay Partenaires et remerciements : Jean-Philippe Hugron (journaliste indépendant spécialisé en architecture). Olivier Schoentjes (directeur des Projets Urbains et Immobiliers, Paris La Défense). Jean-Luc Crochon (architecte fondateur, Cro&Co Architecture). Archives départementales des Hauts-de-Seine.

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Mode de mobilité
À pied
Type de parcours
Promenade

Aperçu du parcours

Étape 1

Tour Initiale

mediaTour Initiale. CAUE-IDF, Archipel francilien, 2022 © Martin Argyroglo.

Dépositaire de l'identité originelle du quartier d'affaires, l'aînée des tours se déploie au débouché du pont de Neuilly, en lisière des 160 ha en forme de poire que constituent le territoire de La Défense et son axe historique fondateur. Ses concepteurs, Jean de Mailly et Jacques Depussé avec Jean Prouvé, s'inspirent des gratte-ciel américains dont ils adaptent le modèle aux exigences du premier Plan d'aménagement du quartier de 1964. Les 21 tours pressenties dites de première génération doivent se plier à une norme commune : 24 x 42 m de base et 100 m de hauteur. Achevée en 1966, Initiale, anciennement Nobel, concilie pureté des lignes et innovation technique : noyau central en béton, charpente métallique, mur-rideau, plan libre dégageant des plateaux de 1000 m2 façades aux angles arrondis et vitrage incurvé. La tour de 35 étages est rénovée en 2003 par l'agence Valode et Pistre.

mediaChantier de la tour Initiale, anciennement Nobel. 1965, Roger Henrard, 020Fi1COU/0057 © Archives départementales des Hauts-de-Seine.

mediaTour Initiale, immeubles Bellini, ancienne caserne des gardes républicains, tour Blanche et tour Esso. 1968, Roger Henrard, 020Fi1COU/0072 © Archives départementales des Hauts-de-Seine.

Le bassin Takis

mediaBassin Takis. 2022 © Martin Argyroglo.

Figure de proue du quartier, l'installation est imaginée en 1988 par le grec Panayotis Vassilakis dit Takis. S'offrant à la perspective de l'axe historique, les 49 mâts aux extrémités géométriques lumineuses oscillent et clignotent à la nuit tombée sur un rythme aléatoire, visibles depuis l'esplanade et le pont de Neuilly. Les frêles sentinelles entre 3,5 m et 9 m de hauteur se dressent majestueusement dans un vaste bassin qui affirme de fait la monumentalité du lieu. Selon le même principe, l'artiste implante en 1991 sa deuxième œuvre in situ derrière la Grande Arche. Les Signaux, pendant du Bassin, à l'autre extrémité de la dalle, jouent du contraste entre leurs fines tiges métalliques et l'Arche titanesque.

L'axe fondateur

mediaRond-point de La Défense et axe historique de Paris avant construction du CNIT et de la dalle. 1949, Roger Henrard, 20Fi1COU/0024 © Archives départementales des Hauts-de-Seine.

Héritière de l'urbanisme classique, La Défense est implantée sur l'axe historique de Paris reliant le Louvre, à l'est, au château de Saint-Germain-en-Laye, à l'ouest. Cette voie rectiligne, perspective urbanistique majeure, se formalise dès le XVIIᵉ siècle. Le pont en pierre de Neuilly, construit en 1772 dans la perspective des Champs Élysées imaginées par Le Nôtre en 1664, pose les prémices de l'axe successivement « royal », « impérial », « triomphal » puis « historique ». La proposition d'aménager des tours le long de l'axe de l'Étoile-Défense, lors du concours lancé par la Ville de Paris en 1931, augure les contours du futur quartier d'affaires dont la création est actée en 1956. Les premiers plans d'aménagement sont confiés aux Grands prix de Rome, Robert Camelot, Bernard Zehrfuss et Jean de Mailly, ordonnant la ville nouvelle de part et d'autre de l'axe. L'Établissement Public d'Aménagement de La Défense (EPAD), actuel Paris La Défense, créé en 1958, doit financer les infrastructures, acquérir les terrains, exproprier et reloger. L'aménageur et gestionnaire du site doit inventer ce quartier hors norme dont les limites sont désormais dessinées.

mediaPont de Neuilly, axe historique de Paris et CNIT avant construction de la dalle. 1960-1961, Roger Henrard, 20Fi1COU/0034 © Archives départementales des Hauts-de-Seine.

🔊 Capsule sonore

Urbanisme de La Défense, les racines historiques du quartier d’affaires

Interview de Jean-Philippe Hugron, journaliste indépendant spécialiste en architecture.

—> Pour écouter le podcast, désactivez le mode silencieux de votre téléphone puis cliquez sur l'icône "haut-parleur" à droite du titre de l'étape.

Étape 1

Tour Initiale

mediaTour Initiale. CAUE-IDF, Archipel francilien, 2022 © Martin Argyroglo.

Dépositaire de l'identité originelle du quartier d'affaires, l'aînée des tours se déploie au débouché du pont de Neuilly, en lisière des 160 ha en forme de poire que constituent le territoire de La Défense et son axe historique fondateur. Ses concepteurs, Jean de Mailly et Jacques Depussé avec Jean Prouvé, s'inspirent des gratte-ciel américains dont ils adaptent le modèle aux exigences du premier Plan d'aménagement du quartier de 1964. Les 21 tours pressenties dites de première génération doivent se plier à une norme commune : 24 x 42 m de base et 100 m de hauteur. Achevée en 1966, Initiale, anciennement Nobel, concilie pureté des lignes et innovation technique : noyau central en béton, charpente métallique, mur-rideau, plan libre dégageant des plateaux de 1000 m2 façades aux angles arrondis et vitrage incurvé. La tour de 35 étages est rénovée en 2003 par l'agence Valode et Pistre.

mediaChantier de la tour Initiale, anciennement Nobel. 1965, Roger Henrard, 020Fi1COU/0057 © Archives départementales des Hauts-de-Seine.

mediaTour Initiale, immeubles Bellini, ancienne caserne des gardes républicains, tour Blanche et tour Esso. 1968, Roger Henrard, 020Fi1COU/0072 © Archives départementales des Hauts-de-Seine.

Le bassin Takis

mediaBassin Takis. 2022 © Martin Argyroglo.

Figure de proue du quartier, l'installation est imaginée en 1988 par le grec Panayotis Vassilakis dit Takis. S'offrant à la perspective de l'axe historique, les 49 mâts aux extrémités géométriques lumineuses oscillent et clignotent à la nuit tombée sur un rythme aléatoire, visibles depuis l'esplanade et le pont de Neuilly. Les frêles sentinelles entre 3,5 m et 9 m de hauteur se dressent majestueusement dans un vaste bassin qui affirme de fait la monumentalité du lieu. Selon le même principe, l'artiste implante en 1991 sa deuxième œuvre in situ derrière la Grande Arche. Les Signaux, pendant du Bassin, à l'autre extrémité de la dalle, jouent du contraste entre leurs fines tiges métalliques et l'Arche titanesque.

L'axe fondateur

mediaRond-point de La Défense et axe historique de Paris avant construction du CNIT et de la dalle. 1949, Roger Henrard, 20Fi1COU/0024 © Archives départementales des Hauts-de-Seine.

Héritière de l'urbanisme classique, La Défense est implantée sur l'axe historique de Paris reliant le Louvre, à l'est, au château de Saint-Germain-en-Laye, à l'ouest. Cette voie rectiligne, perspective urbanistique majeure, se formalise dès le XVIIᵉ siècle. Le pont en pierre de Neuilly, construit en 1772 dans la perspective des Champs Élysées imaginées par Le Nôtre en 1664, pose les prémices de l'axe successivement « royal », « impérial », « triomphal » puis « historique ». La proposition d'aménager des tours le long de l'axe de l'Étoile-Défense, lors du concours lancé par la Ville de Paris en 1931, augure les contours du futur quartier d'affaires dont la création est actée en 1956. Les premiers plans d'aménagement sont confiés aux Grands prix de Rome, Robert Camelot, Bernard Zehrfuss et Jean de Mailly, ordonnant la ville nouvelle de part et d'autre de l'axe. L'Établissement Public d'Aménagement de La Défense (EPAD), actuel Paris La Défense, créé en 1958, doit financer les infrastructures, acquérir les terrains, exproprier et reloger. L'aménageur et gestionnaire du site doit inventer ce quartier hors norme dont les limites sont désormais dessinées.

mediaPont de Neuilly, axe historique de Paris et CNIT avant construction de la dalle. 1960-1961, Roger Henrard, 20Fi1COU/0034 © Archives départementales des Hauts-de-Seine.

🔊 Capsule sonore

Urbanisme de La Défense, les racines historiques du quartier d’affaires

Interview de Jean-Philippe Hugron, journaliste indépendant spécialiste en architecture.

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Étape 2

Le « Grand Canyon »

mediaLe « Grand Canyon ». CAUE-IDF, Archipel francilien, 2022 © Martin Argyroglo.

Les plans d'aménagement de La Défense, validés par décret en 1956, se succèdent sans résoudre la principale problématique du quartier que constitue sa coupure par une autoroute urbaine. La solution d'une dalle en pente douce de 22 m de dénivelé et de 36 ha, prise sur les communes de Courbevoie, Puteaux et Nanterre, s'impose de manière définitive dans les plans de 1963 et 1964. Elle est l'héritière des principes modernistes et fonctionnalistes dépositaires de la Charte d'Athènes (1933). Le rêve d'une ville sans barrage prend corps. C'est la première fois que le dispositif de dalle, conçu selon une logique de séparation verticale des flux piétons et mécaniques, est imaginé à l'échelle d'un quartier. L'objet hors-sol, relié à ses abords par des passerelles, escaliers et ascenseurs, est ceinturé par un boulevard circulaire longtemps dévolu au seul profit de l'automobile. Sa requalification en boulevard urbain, entamée il y a 20 ans, se poursuit raccordant progressivement le quartier à ses environs.

mediaVue verticale du quartier d’affaires et de son axe fondateur. Le boulevard circulaire dessine les limites de la dalle en forme de poire. 1972 © IGN (France), Photothèque nationale.

Les plans d'aménagement

mediaPlan d’aménagement de La Défense. 1957 © Archives départementales des Hauts-de-Seine.

Les origines fondatrices de La Défense relèvent d'une double ambition : assurer la continuité ouest de l'axe historique avec la création d'une voie monumentale et l'élaboration d'un schéma d'ensemble de la région parisienne. Si le plan masse de 1964 contraint à une hiérarchisation fonctionnelle et un zonage rigoureux régi par des typologies normées - immeubles bas pour les commerces, immeubles intermédiaires pour les logements (4 à 12 étages), immeubles de grande hauteur pour les bureaux (25 étages), celui de 1969 s'en émancipe. La priorité étant d'assurer l'équilibre financier de l'opération, le programme de bureaux double, aux dépens des logements. Les tours se libèrent des gabarits préétablis. Dès lors, le quartier d'affaires oscillera entre essoufflements et plans de relance, au gré des cycles économiques et dispositions urbanistiques et architecturales qui en découlent dans une dynamique de perpétuel renouvellement.

mediaProposition des architectes Camelot, de Mailly et Zehrfuss pour l’aménagement en 1957 de l’avenue et du rond-point de La Défense. Montage à partir d’une prise de vue de 1955 @ Hubert Vogtemberger – Terra.

La dalle, sol utopique

« La dalle » est l'expression la plus extrême de l'artificialisation du sol urbain. Elle désigne en urbanisme un plateau continu surélevé, un sol en béton, où à l'échelle d'un quartier, les piétons se déplacent à l'abri des flux de circulations motorisées, rejetés en sous face ou en périphérie. Circuler, la grande affaire ! Depuis la révolution industrielle, ordonner les flux, augmenter le confort des citadins, est une quête de la pensée rationnelle de la ville. Trottoirs roulants, galeries suspendues, cités techniques souterraines, le XIXᵉ siècle avait ouvert des pistes dont la dalle d'après-guerre est l'ultime avatar. Indissociable d'un autre modèle, la tour, il s’y projette les rêves de modernisation et de planification de la ville.

Étape 3

Le Moretti

mediaLe Moretti. CAUE-IDF, Archipel francilien, 2022 © Martin Argyroglo.

À partir de 1972, l'art est convoqué comme élément de composition indispensable à la fabrication du quartier. Souvent monumental, il répond aux hautes architectures de La Défense, à moins de n'épouser les cheminées d'aération des ouvrages qui jalonnent l'épaisseur structurelle de la dalle. Jouant de la verticalité et de la rigidité des lignes empruntées à l'univers bâti du lieu, le peintre et sculpteur Raymond Moretti orne l'un des conduits d'extraction de l'A14 de 672 tubes en fibre de verre de diamètres de 2 à 30 cm, peints de 19 nuances. Une longueur totale de 22 km de tubes pour un poids de 27,5 tonnes servira à l'habillage du béton brut filant sur les 32 m de hauteur de l'infrastructure ovoide. L'ouvre, inaugurée en 1992, résonne comme signal d'appel au Monstre, sculpture magistrale de l'artiste, ensommeillée dans les entrailles de La Défense où il installe son atelier de 1972 jusqu'à sa mort en 2005.

L'art fait la ville

media Statue La Défense de Paris de Louis-Ernest Barrias. Carte postale, 1900 © Archives départementales des Hauts-de-Seine.

mediaStatue de Barrias érigée au centre de l’ancien rond-point de La Défense sur la butte de Chantecoq. 1950, Roger Henrard, 20Fi1COU/0026 © Archives départementales des Hauts-de-Seine.

La politique d'aménagement du site associe rapidement artistes et plasticiens pour marquer les espaces majeurs et ponctuer les grands axes d'œuvres sculpturales. Le quartier doit d'ailleurs son nom à la statue de Louis-Ernest Barrias La Défense de Paris, toujours visible (entre les points d'étape 4 & 5), érigée en 1883 sur la butte de Chantecoq en hommage aux défenseurs de Paris lors de la guerre de 1870 contre la Prusse. En 1972, l'Oiseau mécanique de Philolaos inaugure une série de commandes d'art accompagnée d'acquisitions. Plus de 60 œuvres jalonnent désormais la dalle de La Défense, emblématiques des courants artistiques du XXᵉ siècle : la Fontaine monumentale d'Agam (1977), l'Araignée rouge de Calder (1976) ou encore les Personnages fantastiques de Mirò (1977). La collection a fait l'objet de plusieurs restaurations entre 2013 et 2017.

Étape 4

Résidence Vision 80

mediaRésidence Vision 80. CAUE-IDF, Archipel francilien, 2022 © Martin Argyroglo.

La Défense ne compte pas que des tours de bureaux. Ses 180 000 salariés y côtoient 25 000 habitants répartis dans 13 500 logements. La résidence Vision 80, conçue en 1973 par Jean-Pierre Jouve, André Frischlander et Charles Mamfredos, est un exemple des plus remarquables de l'architecture brutaliste en région parisienne. Les deux corps de bâtiment, une barre de 7 étages et une tour de 14 étages, se distinguent par la qualité d'exécution de leurs façades en béton brut et l'espace qu'elles libèrent et organisent au niveau du sol. Non sans rappeler la Cité radieuse de Le Corbusier, la construction sur pilotis associée à l'implantation de commerces accomplit un objectif fonctionnel et un acte esthétique. La résidence Lorraine voisine, réalisée en 1969 par Robert Camelot et Jean-Claude Finelli, développe quant à elle un plan type à patio dit « Palais-Royal».

La résidence Lorraine

mediaRésidence Lorraine avant rénovation. 1975, Eddie Kuligowski, 15fiDEF/0056 © Archives départementales des Hauts-de-Seine.

Comme les tours, les logements se déclinent en générations selon le plan d'aménagement auquel ils se rattachent. La résidence Lorraine, immeuble de première génération, est conçue selon un vocabulaire particulièrement normé. De forme carrée, elle s'organise autour d'un patio central aménagé en jardin. Posé sur pilotis, l'édifice s'ouvre en rez-de-chaussée créant des perméabilités visuelles tout en permettant l'intégration de commerces. Les 113 habitations, réparties sur 3 niveaux supérieurs, sont desservies par une rampe monumentale en béton brut. Un matériau cher à ses concepteurs qu'ils déclinent en façade. Les parties communes sont pour leur part habillées de gré émaillé. Les travaux de rénovation réalisés entre 2013 et 2014 trahissent l'esthétique moderniste originelle du bâtiment.

L'esplanade paysagère

mediaEsplanade du Général de Gaulle. 2020 © Arnaud Bouissou - Terra.

L'esplanade du Général de Gaulle, distincte du parvis, s'étend du Bassin Takis à la Fontaine monumentale Agam. Confié en 1978 au paysagiste américain Dan Kiley, son aménagement résolument moderniste puise dans le classicisme rigoureux de Le Nôtre. Les figures géométriques et les 450 platanes et tilleuls qui le composent sont disposés symétriquement de part et d'autre de l'axe, respectant le prolongement de la perspective. Rigueur des compositions, équilibre des proportions et esthétisme des tracés en caractérisent le dessin paysager. L'esplanade entame en 2024 une importante transformation conduite par l'architecte-paysagiste Michel Desvigne. Le futur Parc urbain (livraison 2026) s'empare du patrimoine existant en y intégrant des strates végétales supplémentaires : arbustes, haies, massifs fleuris et grandes pelouses.

Autres points remarquables à proximité

La Défense de Paris

Artiste : Louis-Ernest Barrias • 1883

La Fontaine monumentale

Artiste : Yaacov Agam • 1988

Étape 5

Terrasse Boieldieu

mediaTerrasse Boieldieu. CAUE-IDF, Archipel francilien, 2022 © Martin Argyroglo.

La dalle de La Défense s'apparente dans sa forme à un mille-feuille de 30 m d'épaisseur. Espaces techniques et logistiques (infrastructures routières, transports, gaines, parkings) s'imbriquent tels un puzzle en trois dimensions, créant des vides résiduels. Si certains ont trouvé utilité en accueillant des ateliers d'artistes ou la réserve du Fonds national d'art contemporain, 45 000 m² restent inexploités. En surface de ces volumes émergent les tours, archétype architectural indissociable du dispositif de dalle. C'est aussi depuis Manhattan et Chicago, celui des affaires. Se succèderont, sous l'effet de contraintes financières, d'objectifs de développement durable, de crises de l'immobilier et de plans de relance, cinq générations de tours aux styles et morphologies variés ; une collection architecturale significative de l'urbanisme vertical de la 2ème moitié du XXᵉ siècle.

Les mises à jour d'un modèle

Aborder la question du renouveau de La Défense, c'est évoquer les mises à jour d'un modèle d'urbanisme des années 1950 à travers les réflexions en cours et les travaux engagés sur dalle, sous-dalle et hors dalle par Paris La Défense, aménageur et gestionnaire du site. Ces dispositions s'illustrent par la rénovation des infrastructures, la requalification des espaces publics, le raccordement du quartier à ses abords et la reconquête des vides résiduels. Il s'agit aujourd'hui de repenser La Défense non plus comme un quartier d'affaires stricto sensu, mais aussi comme un lieu de vie

La reconquête des dessous

mediaL’atelier Moretti et son Monstre © Carlos Ayesta – Paris La Défense.

La réhabilitation des volumes sous-dalle jusque-là inexploités se concrétise progressivement. Livrés en 2019 et 2020, Oxygen (Studio Malka Architecture) et Table Square (Enia Architectes) développent une offre de restauration et d'animation déployée en surface et en sous-face de la dalle. En mars 2020, la proposition de l'agence belge Baukunst est retenue pour imaginer ce que deviendront 20 000 m² des espaces situés sous l'Esplanade, notamment la Cathédrale (6400 m² et 12 m de hauteur), vestige d'un ensemble d'interstices construit dans les années 1970 et l'atelier de l'artiste Raymond Moretti (1 000 m²) abritant son œuvre monumentale, le Monstre. Et si le futur de La Défense se trouvait sous la dalle ?

La sous-dalle en chiffres

mediaL’espace Cathédrale sous-dalle © Adrien Teurlais – Paris La Défense.

• 105 ha de surface • 14 km de galeries techniques • 150 locaux techniques • 2 gares de transport • 3 réseaux ferrés • 1 autoroute • 7 usines de ventilation • 6 niveaux de stationnement • 45 000 m2 d'espaces inexploités

Les tours, une collection architecturale

mediaTours de première et deuxième génération (premier plan). Neuilly et l’avenue Charles de Gaulles (arrière-plan). 1977, La Documentation française, 13FI3/118 © Archives départementales des Hauts-de-Seine.

Figures de l'urbanisme vertical, les tours complètent le dispositif de dalle. On les distingue par génération selon leurs évolutions architecturales. La première génération, née en 1966 avec la tour Nobel, fait place en 1970 à la deuxième génération aux hauteurs vertigineuses (ex. : tour Gan, architectes Harrison et Abramovitz,1974). Vivement critiquée, celle-ci engendre une reconsidération du modèle dès 1975. L'objectif est de rendre les tours « invisibles ». C'est l'époque des façades de verre réfléchissant caractéristiques de la troisième génération (ex. : tour Total, architectes Sabot et Julien, 1985). L’originalité des formes et la flexibilité des structures marquent les années 1990 avec les tours de quatrième génération (ex. : tour EDF, architectes Peï, Cobb, Freed and Partners et Saubot, Roult et Associés, 2001). À partir de 2005, leurs succèdent des réalisations aux formes arrondies et élancées, à haute qualité environnementale, (ex. : tour D2, architectes Béchu et Sheehan, 2015). Parallèlement aux nouvelles constructions, la course à l’innovation engage réhabilitation, restructuration, voire transfiguration des tours plus anciennes.

🔊 Capsule sonore

La Défense, actualité et renouvellement

Interview d'Olivier Schoentjes, directeur exécutif des opérations, adjoint au directeur général, Paris La Défense.

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Étape 6

Tour Areva

mediaTour Areva. CAUE-IDF, Archipel francilien, 2022 © Martin Argyroglo.

Dès 1970 émerge une deuxième génération de tours plus larges que les premières, sans limitation de hauteur. Conçues autour d'un noyau technique en béton, elles s'accommodent de plateaux paysagers avec air conditionné et lumière artificielle étudiée. Livrée en 1974, Areva ou Fiat, de son nom d'origine, se distingue par son allure immuable dépourvue de toute superficialité. Le monolithe en granit noir et vitrage teinté est imaginé par la célèbre agence américaine Skidmore, Owings and Merrill avec les français Saubot et Julien. Icône au style international, manifestement influencée par l'esthétique du film de Stanley Kubrick, "2001, l'Odyssée de l'espace" (1968), la tour de bureaux, du haut de ses 178 mètres, est la plus haute du quartier d'affaires jusqu'en 1982. Remarquable exemple d'innovation, ses façades assurent le contreventement grâce à l'élargissement graduel de ses baies vitrées vers le sommet ; un dispositif qui établit une correction visuelle de la perspective.

Autres points remarquables à proximité Les Personnages fantastiques

Artiste : Joan Mirò • 1977

L'Araignée rouge

Artiste : Alexander Calder • 1976

Étape 7

Tour Trinity

mediaTour Trinity. CAUE-IDF, Archipel francilien, 2022 © Martin Argyroglo.

L'une des dernières silhouettes dans la skyline de La Défense, Trinity se distingue par ses lignes affûtées arrimées à un foncier créé ex nihilo au-dessus de 7 voies de circulation. Opérant une véritable couture urbaine entre la dalle et la ville de Courbevoie séparées par 14 m de hauteur, le projet, livré en 2020 par Cro&Co Architecture, a permis la création de 3500 m² de nouveaux espaces publics. Son noyau en verre décentré révèle les ascenseurs en façade, dégageant des plateaux de bureaux en éventail modulables. Des séquences de quatre niveaux, comprenant chacune une terrasse végétalisée, des balcons et des espaces communs, se développent le long des circulations verticales, tandis que le « business center », de forme elliptique, s'ouvre sur une terrasse panoramique. La transparence à tous les étages participe d'une volonté de dialogue continu entre intérieur et extérieur.

mediaHall principal de la tour Trinity. Cro&Co Architecture © Luc Boegly. mediaPalier d’ascenseurs de la tour Trinity. Cro&Co Architecture @ Luc Boegly.

La maison d'église

mediaMaison d’église Notre-Dame de Pentecôte © Défense 92.

Notre-Dame-de-Pentecôte est sans doute la réalisation la plus singulière du quartier d'affaires. Faisant office de lieu d'accueil et de cérémonie fonctionnant sans paroisse, elle se dresse tapie, compacte, derrière un fronton de verre opalescent de 35 m de haut. Le volume parallélépipédique en verre et en béton est posé sur 6 pilotis en surplomb des voies rapides. Les trois niveaux de planchers qui le composent développent des salles de réunion en sous-sol, un hall au niveau de la dalle et l'espace liturgique à l'étage. L'édifice de 1 000 m² est livré en 2001 par l'architecte Franck Hammoutène.

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Tour Trinity, sol-fiction

Interview de Jean-Luc Crochon, architecte fondateur, Cro&Co Architecture.

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Étape 8

La Grande Arche

mediaLa Grande Arche. CAUE-IDF, Archipel francilien, 2022 © Martin Argyroglo.

La question du monument et celle de clore, ou non, la perspective de la « Tête-Défense » a accompagné toute la formation du quartier. Attribuée aux « grands travaux » de Mitterrand, la Grande Arche y prend pied en 1989, à la suite d'un concours international remporté par le danois alors inconnu, Johan Otto Von Spreckelsen. Son cube évidé, légèrement désaxé par rapport à l'axe historique, répond symétriquement au décalage de la cour carrée du Louvre. La mégastructure en béton de 35 étages et 300 000 tonnes repose sur 12 piliers s'enfonçant jusqu'à 30 m dans le sol. L'édifice, réalisé avec l'architecte des aéroports de Paris Paul Andreu, est une prouesse d'exécution, échappant brillamment aux contraintes techniques des espaces sous-dalle. Il abrite aujourd'hui les bureaux du ministère de la Transition écologique et une terrasse panoramique aménagée lors de sa rénovation en 2017 par l'agence Valode & Pistre.

mediaArche de La Défense en cours de construction. 1986 © Bernard Suard – Terra. mediaArche de La Défense en cours de construction. 1986 © Bernard Suard – Terra. mediaArche de La Défense en cours de construction. 1988 © Gérard Crossay – Terra.

Le parvis

Réalisé en 1970 dans la continuité de l’Esplanade du Général de Gaulle, le parvis participe de la volonté d’équiper le quotidien du quartier d’affaires, de faire vivre la dalle. Le quadrilatère de 300 m de long et 120 m de large s’étend au pied de la Grande Arche, au-dessus de la gare RER. Il rassemble des commerces (4 temps, CNIT), une maison d’église, des tours iconiques (Areva, Total, EDF, Maison de La Défense) et des œuvres d’art emblématiques (Araignée rouge de Calder, Personnages fantastique de Mirò, La Défense de Barrias, Fontaine d’Agam).

Le CNIT

media Palais des Expositions, actuel CNIT. Mai 1959, Roger Henrard, 20Fi1COU/0027 © Archives départementales des Hauts-de-Seine.

Antécédent à la réalisation de la dalle, l'édifice est le premier construit sur le site de La Défense. Conçu en 1958 par les architectes Robert Camelot, Jean de Mailly et Bernard Zehrfuss avec l'ingénieur Nicolas Esquillan, le bâtiment est destiné à exposer les innovations de l'industrie française. Reposant sur 3 points situés aux angles d'un triangle équilatéral de 200 m de côté, la voûte en béton haute de 50 m permet une portée de 220 m ; une véritable prouesse technique à l'esthétique brut qui lui vaudra la qualification de « Cathédrale des temps modernes ». Les façades en panneaux de verre mobiles sont imaginées par Jean Prouvé. Le CNIT, aujourd'hui « enterré » pour partie par la dalle, a fait l'objet d'une première rénovation en 1989 par Andrault, Parat, Torrieri et Lamy. S'en suivra en 2008 un vaste projet de reconfiguration par Brullmann, Crochon et associés avec une nouvelle liaison RER, la création de patios sur parvis, et la restructuration des salles de congrès et d'exposition, des bureaux et commerces. mediaRond-point de La Défense et palais des Expositions, actuel CNIT. 1962-1963, Roger Henrard, 20Fi1COU/0027 © Archives départementales des Hauts-de-Seine.

Les Quatre Temps

mediaCentre commercial les Quatre Temps. 2019 © Arnaud Bouissou - Terra.

Son ouverture en 1981 marque un tournant dans les usages et représentations du quartier. La région afflue sur la dalle pour profiter de ce nouveau lieu d'achat et de loisirs. Plus grand complexe commercial d'Europe à sa construction, il est imaginé par les architectes Guy Lagneau et Jean Dimitrijevic, avec Jean-Philippe Lenclos. Le corps de bâtiment long de 450 m et d'une surface de 105 000 m² se développe sur trois niveaux. Les commerces et équipements (patinoire à rollers, discothèque, cinémas) qu'il héberge à son origine s'organisent autour de rues et places marchandes bénéficiant de lumière naturelle : une innovation dans l'architecture des centres commerciaux alors. Sa rénovation en 2008 par Anthony Belluschi et OWP&P architectes permet d'en agrandir la surface (+ 20 000 m²), avec l'absorption de quelques bâtiments voisins, notamment la géode de l'ancienne cité automobile, transformée en multiplex cinématographique.

Étape 9

Les Terrasses

mediaLes Terrasses. CAUE-IDF, Archipel francilien, 2022 © Martin Argyroglo.

La dalle de La Défense est un ouvrage inachevé au-delà duquel s'articule un enjeu essentiel d'ajustement. À Nanterre, le projet Seine-Arche réorganise la ville dans le prolongement de l'axe historique. L'enfouissement de l'A14 en 1996 libère la perspective, remodelée en allée paysagère dès 2002. Les urbanistes Treuttel-Garcias- Treuttel imaginent une succession de 17 jardins en terrasses conduisant en pente douce des pieds de l'Arche à la Seine sur 3,5 km, structurant 320 ha ou se planifient nouveaux bureaux, logements et raccordements aux quartiers environnants. Les premiers immeubles tertiaires sont livrés en 2006 près du RER Nanterre-Préfecture, simultanément au parc du Chemin-de-l'Île, en aval de la composition, en bord de Seine. Pensée avec l'urbaniste François Leclerc, la séquence des Jardins de l'Arche garantit l'articulation entre La Défense et Nanterre. Le réaménagement des Groues, notamment l'arrivée du RER E (2023) et de la ligne 15 du Grand Paris Express (2030), participe de l'image sans cesse renouvelée du quartier.

La Défense, zone B

mediaZone B et Les Provinces françaises à Nanterre. 1977, La documentation française, 13FI3/151 © Archives départementales des Hauts-de-Seine.

Le premier plan d'aménagement d'ensemble de la Défense (1959-1964) distingue deux grandes zones : la zone A (160 ha), correspondant au quartier d'affaires et la zone B, beaucoup plus vaste, étendue sur environ 600 ha sur la ville de Nanterre. Intégrant dans l'urgence logements et activités, la zone B, lacérée par de grandes infrastructures de transport, est d'abord marquée par des opérations éclatées, sans vision globale. Elle s'urbanise à grande vitesse en lien avec la dynamique d'après-guerre et les préoccupations de résorption des bidonvilles, et accueille les populations expropriées par la construction du quartier d'affaires. En 1967, le plan Remondet la subdivise en trois secteurs. Les zones B2 et B3 accueillent des immeubles d'habitation et grands ensembles tandis que la zone B1 (actuel quartier de la Préfecture) est destinée à accueillir des projets beaucoup plus prestigieux. Dès 1960, le ministre André Malraux projette d'en faire un centre culturel d'échelle nationale (musée du XXᵉ siècle, écoles d'art, d'architecture, de cinéma et de musique, bordés d'un vaste parc) dont il confie l'étude à Le Corbusier. Peu verront le jour. En 1964, l'urgence de créer la préfecture du jeune département des Hauts-de-Seine prend le pas sur le reste. Des grands desseins d'origine, il demeure le parc, l'école d'architecture et les grandes opérations de logements d'Émile Aillaud (Tours Nuages) et Jacques Kalisz (immeubles MH). L'université Paris X (1962-1969) prend racine dans le secteur avec l'ouverture de l'université de Droit en 1966. Les grands projets d'aménagement conduits depuis le début des années 2000 sur la ville de Nanterre dans le prolongement de La Défense, particulièrement celui dit « Les terrasses », concernent massivement cet espace. mediaAménagement de la zone B1, actuel quartier de la préfecture. Immeubles de Jacques Kalisz (premier plan) et tours Nuages d’Émile Aillaud (arrière-plan) © Archives départementales des Hauts-de-Seine.

Autre point remarquable à proximité

Les Signaux

Artiste : Panayotis Vassilakis dit Takis • 1991

Étape 10

Parc André Malraux

mediaParc André Malraux. CAUE-IDF, Archipel francilien, 2022 © Martin Argyroglo.

L'architecte-paysagiste Jacques Sgard entreprend l'étude du parc départemental en 1967. Le projet porté par André Malraux, ministre des Affaires culturelles, s'étend sur 25 ha occupés par le bidonville de Nanterre. Il est réalisé entre 1972 et 1981 à partir des déblais de chantier de La Défense. Sa dimension sculpturale, ouverte sur la ville, contraste avec l'architecture de ses abords : tours Nuages (1973-1981 / architecte : Émile Aillaud), gigantesques immeubles de logements cruciformes, école d'architecture (1974 / architecte : Jacques Kalisz) et Préfecture (1973 / architecte : André Wogenscky). Accueillant reliefs, plan d'eau, espaces de jeux, terrains de sports et jardin de collection, la composition est influencée par les paysagistes d'Europe du nord, des Pays-Bas et d'Allemagne ou encore le brésilien Roberto Burle Marx. La réflexion de Sgard sur les pratiques des usagers, le travail sur la topographie et l'ampleur du dessin insufflent un renouveau dans la conception paysagère.

Les tours Nuages

mediaTours Nuages. 1977, La Documentation française, 13FI3/151 © Archives départementales des Hauts-de-Seine.

Souhaitant rompre avec les barres de logements, l'architecte Émile Aillaud conçoit en 1973-1981, en bordure du parc André Malraux, une « forêt » de 20 tours d'habitation de 100 m de haut qu'il assimile à des tiges. Dans le quartier Pablo Picasso de Nanterre, l'ensemble est connu sous le nom de tours Nuages ou tours Aillaud. Filant la métaphore des nuages auxquels le plan des tours emprunte leur silhouette, les façades, toutes différentes, sont revêtues pleine hauteur de mosaïques colorées conçues par l'artiste Fabio Rieti. Leurs façades, dont les ondulations permettent de développer des espaces intérieurs courbes, sont également caractérisées par des fenêtres arrondies. Seules 18 tours, de 9 à 38 étages (1 600 logements, dont 95 % dédiés à l'habitat social), ont finalement vu le jour, dont deux atteignent les 100 m. L'ensemble est labellisé « Architecture contemporaine remarquable » depuis 2008. Usé par le temps et les intempéries, il fait aujourd'hui l'objet d'un plan de rénovation thermique et social.

La préfecture des Hauts-de-Seine

mediaPréfecture des Hauts-de-Seine (premier plan) et barres de la cité Marcellin Berthelot. 1973, La Documentation française, 13FI2/36 ©Jean-Pierre Verney/Collections La Documentation française/ECPAD/Défense.

Témoin historique de la naissance des départements franciliens (1964), la préfecture des Hauts-de-Seine est confiée en 1965 à l'architecte André Wogensky, disciple et principal collaborateur de Le Corbusier. Le colosse en béton et verre, fidèle aux préceptes modernistes, développe un vocabulaire rigoriste aux lignes droites et aux proportions fixées par le Modulor. La précision et l'équilibre de l'ensemble architectural sont confortés par l'articulation de la tour de 113 m de haut et de la plateforme de trois niveaux qui exaltent l'angle droit. Les façades, rythmées par les brises soleil, s'habillent de couleurs neutres. L'architecture unitaire de Wogenscky fait la part belle aux intérieurs. Les espaces de réception, l'accueil et le cabinet du préfet, au dernier étage, sont meublés avec exigence selon les standards contemporains des années 1970 par le designer Alain Richard. Le centre administratif départemental est inauguré en 1973. Certains de ses espaces sont inscrits au titre des monuments historiques depuis 2019.

mediaChantier de la préfecture des Hauts-de-Seine © Archives départementales des Hauts-de-Seine.

Activités annexes

Nous vous proposons de découvrir des lieux d'intérêt situés à proximité de votre itinéraire. Vous pourrez les retrouver sur la carte du parcours qui vous guidera.

Accéder au au parcours

RER


Arrivée : Parc André Malraux / RER A - Station « Nanterre-Préfecture » - Accès : esplanade Charles-de-Gaulle.

Métro


Départ : Bassin Takis / Métro ligne 1 - Station « Esplanade de La Défense » - Sortie 3 : quai de Dion-Bouton Quartier Bellini ou sortie 4 : quai Paul Doumer Quartier Saisons.